Les pyramides algériennes : Un mystère qui étonne les chercheurs (VIDÉO)
Les pyramides algériennes de Lajdjar : mystères et énigmes autour de ces monuments funéraires à bases carrées, similaires mais distincts de celles de Gizeh, attendent d’être dévoilés par les recherches archéologiques futures. Situées à une trentaine de kilomètres de Tiaret, ces treize pyramides sont regroupées en deux ensembles séparés de six kilomètres et suscitent des débats parmi les chercheurs sur leur origine et les personnages qui y sont enterrés.
Les pyramides algériennes, souvent méconnues du grand public, sont pourtant un trésor architectural unique en son genre. Réparties à travers le pays, de la côte méditerranéenne à l’extrême sud, ces structures énigmatiques suscitent un grand intérêt parmi les archéologues et historiens. Avec environ cent pyramides recensées, allant de la province de Tipaza au nord à celle de Tamanrasset au sud, ces monuments continuent de fasciner par leur mystère et leur complexité.
En Algérie, plus de cent pyramides présentent des similitudes avec les pyramides de Gizeh, bien que leurs designs diffèrent : les pyramides égyptiennes ont des bases carrées, tandis que celles de l’Algérie possèdent des bases rectangulaires. Dans le nord du pays, 13 pyramides appelées Lajdjar, avec des bases carrées, se trouvent à environ 30 kilomètres de Tiaret. Elles sont regroupées en deux ensembles distants de six kilomètres l’un de l’autre. Les avis des chercheurs divergent sur ces pyramides et les personnages qui y sont enterrés, un mystère que les archéologues s’efforceront de percer dans les années à venir.
L’Intrigue des 13 pyramides algériennes de Ledjar
Parmi les pyramides les plus intrigantes se trouvent celles de Ledjar, situées au nord de l’Algérie, près de la ville de Tiaret. Construites il y a environ 16 siècles, ces pyramides se dressent sur deux collines adjacentes et possèdent encore de nombreux secrets non résolus. Ces treize pyramides, aux bases carrées et à l’élévation pyramidale, sont uniques non seulement en Algérie, mais aussi dans l’ensemble du Maghreb. Elles sont des monuments funéraires datant de la fin du IVe siècle au VIIe siècle de notre ère.
Les mystères de la construction des pyramides de Ledjar
Les pyramides de Ledjar présentent une architecture impressionnante avec des bases variant de 11,5 à 46 mètres de large et des hauteurs atteignant jusqu’à 18 mètres. Chaque pyramide possède un nombre variable de chambres, allant jusqu’à vingt, qui sont reliées par des couloirs. Ces chambres sont probablement des tombes collectives ou des lieux de culte. Les lintaux des portes intérieures sont ornés de motifs traditionnels et de scènes de chasse, avec des inscriptions dont la nature est encore débattue. Certaines inscriptions pourraient être en latin, mais leur interprétation reste difficile, certains chercheurs les considérant comme grecques.
Un Héritage Historique Complexe
Rachid Mahouze, archéologue travaillant sur une thèse concernant ces pyramides, souligne que leur principal attrait réside dans leur époque de construction. Elles sont plus récentes que d’autres monuments funéraires du nord de l’Algérie, tels que le mausolée d’Imedghacen du IIIe siècle av. J.-C. et le mausolée de Massinissa du IIe siècle av. J.-C. Le mausolée royal maurétanien, souvent appelé « la tombe des Romains », date du Ier siècle av. J.-C.
Les pyramides de Ledjar ont été décrites pour la première fois au XIe siècle par l’historien Ibn Arraq, dont les écrits ont été rapportés par Ibn Khaldoun au XIVe siècle. Ces monuments ont survécu pendant des siècles malgré les turbulences historiques, y compris la chute de l’Empire romain d’Occident, les invasions des Vandales et des Byzantins, ainsi que les débuts de l’expansion arabe.
Les pyramides algériennes : Une redécouverte récente
L’intérêt pour les pyramides de Ledjar a été ravivé au XIXe siècle avec les premières fouilles archéologiques modernes, accompagnées de l’occupation française. En 1865, des soldats français ont exploré neuf pyramides, suivis par des études approfondies menées par l’archéologue algérienne Fatima Kadri entre 1967 et 1970. Cependant, le pillage et la détérioration des sites ont compliqué les recherches ultérieures.
Rachid Mahouze déplore l’absence d’archives françaises détaillées sur Ledjar et le transfert des artefacts découverts en France. Il regrette également le manque de recherches spécialisées sur ces « merveilles », comme les décrivent certains experts.
Vers une Reconnaissance Internationale des pyramides algériennes
Les pyramides de Ledjar sont classées comme patrimoine national algérien depuis 1969. Les autorités algériennes et les archéologues espèrent les voir classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce qui permettrait de les protéger et de les étudier plus en détail. Le Centre National de Recherche Historique et Anthropologique travaille depuis plus d’un an sur un dossier pour soumettre à l’UNESCO.
En attendant, les efforts de préservation se poursuivent. À Frenda, une vingtaine d’étudiants en archéologie, accompagnés de leurs professeurs, nettoient minutieusement les symboles gravés sur les pierres et mesurent les inscriptions, un processus qui peut prendre jusqu’à deux heures par symbole. Mustafa Drebane, professeur à l’Institut d’Archéologie d’Alger, souligne l’importance de préserver ce patrimoine précieux laissé par nos ancêtres.
Les pyramides algériennes, et en particulier celles de Ledjar, continuent d’éveiller la curiosité et l’admiration. Avec leur architecture unique et leur histoire complexe, elles représentent un aspect fascinant du patrimoine culturel de l’Algérie. Leur préservation et leur reconnaissance internationale sont essentielles pour assurer la transmission de ce trésor aux générations futures.