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Le mystère de la dame Naïliya : Le tombeau du peintre français Gustave Guillaumet

La statue de "La Fille de Bou Saâda", un hommage artistique à l'Algérie, réalisée par Louis-Ernest Barrias.

Dans le monde des arts, certaines histoires se distinguent par leur singularité et leur profondeur émotionnelle. L’une de ces histoires est celle de Gustave Guillaumet, un peintre français dont le lien indéfectible avec l’Algérie continue de fasciner et d’inspirer. Sa tombe, ornée d’une statue en bronze représentant une femme naïliya algérienne, en est le témoignage tangible.

La tombe unique de Gustave Guillaumet

Le cimetière de Montmartre à Paris abrite de nombreuses sépultures célèbres, mais celle de Gustave Guillaumet se distingue particulièrement. En effet, sur la stèle de ce peintre talentueux trône une statue en bronze d’une femme naïliya, réalisée par son ami et sculpteur Louis-Ernest Barrias. Cette œuvre représente une Algérienne en habit traditionnel, en train de filer de la laine. Ce choix artistique et symbolique rappelle l’amour profond de Guillaumet pour l’Algérie et ses habitants.

Gustave Guillaumet : Une vie dédiée à l’Algérie

Gustave Guillaumet a passé une grande partie de sa vie dans le désert algérien, notamment dans la région de Djelfa. Sa fascination pour la vie authentique et les paysages saisissants de l’Algérie se reflète dans ses œuvres. Sa première toile algérienne, ayant pour thème Bou Saâda, fut suivie en 1863 par une œuvre majeure intitulée « La prière dans le désert ». Guillaumet y démontre une maîtrise remarquable dans la description précise des paysages naturels et de la vie quotidienne des communautés nomades et des habitants des oasis.

Gustave Guillaumet
La Séguia, près de Biskra, Algérie (vers 1885), Paris, musée d’Orsay.

À une époque où la France s’intéressait de plus en plus aux populations algériennes en raison de leurs rapprochements politiques et économiques, Guillaumet apportait un regard authentique et profond sur la vie en Algérie. Ses peintures et écrits illustrent la dureté et la beauté de la vie primitive dans le désert algérien. En 1862, après avoir obtenu le second prix de Rome, il se rend pour la première fois en Algérie. Malgré une hospitalisation de trois mois à Biskra due à une malaria, il tombe amoureux de ce pays et y retourne neuf fois au cours de sa vie.

Gustave Guillaumet
Prière du soir dans le Sahara (1863), Paris, musée d’Orsay.

Guillaumet repose désormais au cimetière de Montmartre (21e division). Sa tombe est ornée de « La Fille de Bou Saâda », une statue en bronze de Louis-Ernest Barrias représentant une jeune Algérienne assise, jetant des pétales sur le portrait en médaillon de l’artiste. Cette œuvre, émouvante et symbolique, immortalise non seulement l’artiste mais aussi la connexion profonde qu’il a entretenue avec l’Algérie.

Gustave Guillaumet
Louis-Ernest Barrias, La Fille de Bou Saâda, bronze ornant la tombe de Gustave Guillaumet, Paris, cimetière de Montmartre

La statue de la tombe de Guillaumet n’est pas l’unique œuvre où Louis-Ernest Barrias a capturé la beauté et la culture de l’Algérie. D’autres statues similaires de femmes naïliya ont été réalisées par Barrias et sont exposées dans divers musées à travers le monde, notamment au Musée des Beaux-Arts de Dijon en France et dans un musée au Mexique.

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