Le Miniaturiste Mustapha Adjaout : Mains en or, doigts de fée !
Ses toiles sont ensorcelantes et ses créations sont de vrais chefs d’œuvre. Couleurs et lumières optimistes et des histoires algériennes à raconter, mais aussi de beaux messages à transmettre. Réservé, presque timide l’artiste Mustapha Adjaout est amoureux de l’art et du monde de la peinture sous tous ses aspects.
Son faible pour l’art décoratif saute aux yeux notamment la miniature, l’enluminure et le style mauresque. Il se lâche avec des mains en or et doigts de fée pour la création dans un univers magique.
Natif de Béni Ourtilane, à Sétif, Mustapha Adjaout a vécu à Alger. Algérois depuis toujours, il est l’un des enfants d’El Bahdja. La « Mahroussa » est dans son coeur et dans son art, mais souvent, les couleurs et les lumières de son village natal reviennent au galop pour se faufiler dans ses oeuvres faisant le style Ajaout.
Ce Miniaturiste, pur « produit » de l’Ecole nationale des Beaux-Arts d’Alger, étonne toujours par la beauté de ses oeuvres. Spécialiste dans l’enluminure, la miniature et la décoration, il touche à cet art depuis les années 60, et sa première œuvre intitulée « Enluminure » date de 1964. Sa première consécration, et pas des moindres, remonte à 1972, quand il obtient le Grand Prix des Arts et des Lettres.
Depuis, il s’est fait un chemin, un genre et un style, et toutes ces années, il n’a pas cessé de créer et d’enrichir son registre au point où son art a été considéré comme une « révolte ». Il explique et s’explique : « Quelques fois, on m’a accusé à tord de m’être révolté contre les maîtres Hamimouna, Temmam ou encore le célèbre Omar Racim.
C’est totalement faux ». Et de poursuivre comme pour mettre les pendules à l’heure : « Je ne me suis jamais révolté contre personne encore moins contre le grand Racim. Je suis le produit de nombre d’écoles et de maîtres, seulement avec le temps, un style propre à moi s’est dégagé dans le domaine de la miniature et que certaine critique à bien accueilli ».
En effet, le style Adjaout est bien présent dans le décor artistique algérien et son immense talent est aujourd’hui connu et reconnu. Pour la petite histoire, le faux plafond en bois peint, style berbère, du Salon V.I.P du salon d’honneur de l’aéroport international d’Alger a été réalisé dans ses ateliers.
Mais que racontent ses toiles ? « Le message transmis dans mes œuvres est celui de ma société. Je suis sur tous les aspects de la vie sociale algérienne, mais aussi sur mon environnement. Je m’inspire des bonnes traditions, des adages populaires. Mes oeuvres s’identifient parfaitement à mon pays, ces traditions, sa culture et son histoire.
Il y a 20 ans, En 1996, il était invité à Paris, au centre culturel algérien pour exposer ses oeuvres, et depuis il a été Lauréat de plusieurs prix et en exposant dans plusieurs pays, notamment en Libye, en Palestine et au Liban. Mais ses dernières années, le rythme des invitations a un peu baissé. « Notre culture et notre art ont besoin de plus d’attention » soupire-t-il.
Mais l’artiste ne baisse jamais les bras. Il pense à monter une exposition itinérante à travers le pays et prépare l’édition d’une série de livres consacrés aux arts plastiques et aux artistes. Il n’en dira pas plus !