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Changements climatiques : l’Algérie parmi les 24 « hotspots » mondiaux
Hotspot climatique mondial : l’Algérie, un territoire sous pression environnementale.
Face aux bouleversements climatiques mondiaux, l’Algérie figure aujourd’hui parmi les 24 « hotspots » climatiques identifiés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Cette classification illustre la vulnérabilité accrue du pays à des phénomènes météorologiques extrêmes, lesquels engendrent des conséquences environnementales, économiques et sociales majeures.
Un impact alarmant sur les écosystèmes algériens
L’érosion des terres constitue l’un des principaux défis environnementaux. Selon Hind Bougherara, ingénieure principale à l’Agence nationale des changements climatiques (ANCC), près de 13 millions d’hectares sont concernés par ce phénomène, avec une perte annuelle de 40 000 hectares. Ce constat met en lumière l’ampleur des dégâts causés par les changements climatiques.
Depuis les années 1970, l’Algérie fait face à une sécheresse récurrente. Les précipitations ont baissé de 10 % au cours des 20 dernières années, entraînant une désorganisation du calendrier agricole. Ce déséquilibre a fortement affecté les rendements des céréales, une culture stratégique pour le pays.
Les « hotspots » climatiques : des régions sous pression mondiale
L’Algérie fait partie des pays identifiés comme particulièrement vulnérables, aux côtés de ses voisins d’Afrique du Nord, tels que le Maroc et la Tunisie. Ces régions sont confrontées à une combinaison de facteurs :
- Une hausse constante des températures ;
- Une intensification du stress hydrique ;
- Une érosion côtière croissante ;
- Une désertification avancée ;
- Une augmentation des événements extrêmes, notamment les vagues de chaleur, les incendies de forêt et les orages violents.
Ce phénomène ne se limite pas à l’Afrique. Des pays d’Asie du Sud-Est (Bangladesh, Inde), du Moyen-Orient (Iran, Irak) et d’Amérique latine (Brésil, Pérou) font également face à des crises environnementales similaires.
Les engagements climatiques de l’Algérie : entre ambition et contraintes
Afin de faire face à ces défis, les autorités algériennes ont mis en place une politique nationale ambitieuse de lutte contre les changements climatiques. Le ministère de l’Environnement et de la Qualité de la vie prévoit de lancer une contribution nationale déterminée (CND), qui intégrera des objectifs sectoriels de réduction des gaz à effet de serre (GES).
Depuis son adhésion à l’Accord de Paris sur le climat en 2016, l’Algérie s’est engagée à réduire ses émissions de GES de 7 % grâce à ses ressources propres, avec une possibilité d’atteindre 22 % grâce à un soutien international. Le pays a également bénéficié d’une aide financière de 3 millions de dollars du Fonds vert pour le climat, destinée à l’élaboration d’un plan national d’adaptation couvrant 32 wilayas.
Un plan d’adaptation pour renforcer la résilience locale
Ce plan d’adaptation vise à réduire la vulnérabilité des populations et des écosystèmes face aux effets du dérèglement climatique. Il prévoit l’intégration de mécanismes locaux, tout en restant en cohérence avec les 155 actions définies dans le plan national climat. Ces actions se répartissent comme suit :
- 76 mesures d’atténuation des émissions de GES ;
- 63 actions d’adaptation, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’agriculture ;
- 16 initiatives transversales pour favoriser la coordination intersectorielle.
Hind Bougherara a souligné que ces initiatives seront financées principalement par des ressources nationales, démontrant ainsi la volonté du pays de prendre en main son destin climatique.
Vers un avenir durable malgré les défis climatiques
L’Algérie, en tant que « hotspot » climatique, est confrontée à une urgence environnementale sans précédent. Cependant, grâce à ses engagements internationaux, ses efforts en matière de réduction des GES et ses plans d’adaptation, le pays s’oriente progressivement vers un avenir plus résilient. La clé du succès résidera dans la mobilisation des ressources locales, le renforcement des partenariats internationaux et la sensibilisation des populations aux enjeux environnementaux.