Culture algérienne

Zorna algérienne, une musique d’origine militaire avec plus de 600 ans d’histoire

La Zorna algérienne – Au moment de l’occupation ottomane en Algérie, la nouba des Zernadjis, qui puise son origine des temps anciens, a été requise par les Deys.

Cette nouba était l’escorte du Dey lors de cérémonies officielles au Palais, pour les réceptions dans l’entourage intime du Sultan. Dirigée par Sid Ali Zernadji, la troupe fut baptisée de son nom. Après son décès, la troupe fut reprise par Cheikh Hadj Ouali.

El Hadj Ahmed Titich
El Hadj Ahmed Titich (1908 – 1989)

Il prit sa suite en y apportant quelques modifications, concernant les instruments et les cérémonies, tout en laissant la nouba présente dans les lieux saints et chez Mahieddine de l’Arabâa, El Hadj Ouali a laissé le répertoire de sa nouba à plusieurs élèves parmi lesquels El Baghdadi qui a été le compagnon du professeur Sfindja, avec sa flûte, Buchachoua, El Khlifi, , sadani et Koutchouk. Ces derniers ont introduit la nouba dans les ziras (pèlerinages) qui, tous les ans, partaient à Koléa et Miliana.

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Ain Kahla Mahmoud – Ain Kahla Mohamed – Boualem Titiche

Par la suite, le professeur Baba Kaddour Aïn Kahla a continué à professer l’art de cette nouba, en formant une troupe dont le premier élève fut El Hadj Ahmed Titich, le père du célèbre Boualem Titiche. Après 1932, ce dernier prend des cours de chant classiquechez Benteffahi, et Mahieddine Lakehal d’El Mossilyia.

A Koléa, après sa mort, ses fils Hacène et Mustapha reprirent, à leur tour, la nouba des zernadjis.

L’origine du mot Zorna

Zorna
La Zorna du desert | Credit : Mus52

Le mot Zorna désigne un instrument à vent, et à anche double. Il tire son nom du persan « zur » qui signifie fête et « ney » qui signifie roseau.

la Zorna fut popularisée par les turques, et fut nommée auparavant Zolami. Elle existe aussi en Tunisie, Iran, en Azerbaïdjan, en Yougoslavie, et dans les Balkans ou elle prend le nom de Zorla.

Dans tous ces pays, elle demeure identique à elle-même, soit un hautbois avec un pavillon campanule d’où sort le même son. son embouchure est très fine, et dispose d’un bec creusé dans le nacre.

Le joueur de zorna
Le joueur de zorna | credits : Sonia-Fatima Chaoui

En Afrique du Nord, elle est plus communément appelé el ghaïta; nom dérivé de l’Indo-européen Gada. El ghaïta tient du hautbois par sa forme et par son timbre nasillard. C’est un instrument très prisé dans les orchestres populaires et sur les places de villages.

La zorna se répand en Algérie par le biais d’une musique militaire d’origine turque, jouée en plein air dans les villes de garnison comme Alger, Kolea, Blida ou Bejaia. Elle a peu à peu évolué auprès du registre religieux avant de se mêler à la chanson populaire, le chaabi. Ce syncrétisme musical fait de la Zorna à la fois un instrument, mais également un style musical dont Boualem Titiche est l’une des icônes en Algérie.

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