Timechret : une tradition ancestrale bien ancrée
Certains sont venus d’Alger, de Tizi Ouzou et d’ailleurs, car Timechret constitue une tradition ancestrale bien ancrée dans notre village. Elle est sauvegardée jalousement, car elle a plusieurs objectifs.
À la veille de l’Aïd El-Adha, le comité de village d’Imazgharène dans la commune de Frikat, 40 km au sud de Tizi Ouzou, a tenu sa traditionnelle Timechret au profit de tout le village.
En effet, cette tradition ancestrale a été même retenue dans le règlement intérieur de cette association agréée qui regroupe les onze djemaâs de ce grand village. C’est ainsi que, dimanche dernier, tous les villageois ont été appelés à un grand rassemblement, tôt le matin, pour lancer les grands préparatifs à savoir l’immolation des bêtes.
“Notre comité est composé des représentants ( tamens ) des onze djemaâs et nous tenons à rappeler que les villageois ne paient aucun sou pour ce sacrifice, car ce sont les dons des bienfaiteurs et les offrandes ramassées le jour même de cette réunion qui font face à toutes les dépenses même s’il faut rappeler que les cotisations annuelles sont fixées à 400 DA par foyer”, nous confie un membre du comité. Ce jour-là, quatre veaux et des moutons ont été immolés dans une ambiance de fête.
“Tous les villageois ont contribué à cette opération. Certains sont venus d’Alger, de Tizi Ouzou et d’ailleurs, car Timechret constitue une tradition ancestrale bien ancrée dans notre village. Elle est sauvegardée jalousement, car elle a plusieurs objectifs.
Tout d’abord, elle permet à chaque foyer d’avoir sa part de viande, notamment, ceux qui n’ont pas les moyens d’égorger une bête. Puis, elle permet de rassembler les habitants du village pour échanger des nouvelles”, nous explique un autre membre du comité.
À la mi-journée, des quartiers de viande découpés minutieusement ont été répartis en parts égales. “Au total, nous avons obtenu 460 parts de dix morceaux chacune”, précise un autre interlocuteur. Au terme de cette besogne bien menée sous la canicule, les représentants du comité ont servi toutes les parts aux chefs de famille.
Mais, avant de se disperser, les présents ont été conviés à déguster un bon couscous aux raisins, accompagné de petit-lait et de lait caillé. “Nous avons exigé dans notre règlement que le plat offert chaque année par les djemaâs, à tour de rôle, ne doit être préparé qu’avec de tels ingrédients et la viande ne figure pas au menu”, conclut un organisateur.
Source : Liberté