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Kacem Ben Bekkir : L’entrepreneur qui a révolutionné la culture du champignon en Algérie

Du laboratoire de Ghardaïa aux marchés nationaux, découvrez le parcours inspirant d’un entrepreneur.

Dans la paisible ville de Ghardaïa, nichée au cœur du sud algérien, une histoire extraordinaire prend racine. Celle de Kacem Ben Bekkir, un jeune homme animé par une vision audacieuse : transformer un simple rêve de culture de champignon en un projet économique florissant, capable de soutenir des dizaines de familles.

Une passion née sur les bancs de l’université

Tout commence en 2012, lorsque Kacem, diplômé en microbiologie de l’université Saad Dahlab de Blida, se laisse inspirer par une curiosité singulière pour les champignons. « À chaque fois que je voyais des champignons en conserve au marché, je me demandais comment ils étaient cultivés et transformés », raconte-t-il avec enthousiasme. Ce questionnement prend un tournant décisif lorsqu’un professeur évoque les propriétés nutritionnelles et biologiques de ces organismes fascinants, déclenchant chez lui une véritable passion.

De retour à Ghardaïa, une rencontre fortuite avec un ami possédant un laboratoire de culture de tissus pour la régénération des palmiers le pousse à concrétiser ses aspirations. « Avec des moyens modestes, il était possible de lancer un projet prometteur », se rappelle-t-il.

Les premiers pas vers un rêve ambitieux à Ghardaïa

En 2013, armé de persévérance et soutenu par son défunt père, Kacem aménage un modeste laboratoire. Après six mois d’efforts acharnés, il réussit à produire ses premières semences de champignons pleurotes, un type de champignon facile à cultiver.

« Je me souviens encore du jour où j’ai ramené les premiers champignons à la maison. Ma mère a pleuré en les voyant, émue par le résultat de tant de travail et de sacrifices », confie-t-il. Cependant, le chemin n’était pas sans embûches. Le pleurote, bien que facile à produire, peine à séduire le consommateur algérien. Malgré des tentatives de promotion dans les marchés locaux, les ventes restent limitées.

L’émergence d’une vision nationale

Face à ce défi, Kacem élargit ses horizons. Il explore d’autres marchés, notamment ceux d’Alger, où il introduit le pleurote auprès de restaurateurs spécialisés dans la cuisine asiatique, grands amateurs de ce produit. Cette stratégie lui permet de percer progressivement, mais il comprend vite que pour réussir à grande échelle, il doit diversifier son offre.

En 2016, il se lance dans la production du champignon de Paris, ou « white button mushroom« , un produit universellement apprécié pour ses qualités gustatives et ses bienfaits pour la santé. Pour assurer l’autosuffisance de son exploitation, il décide également de produire le compost nécessaire à la culture de ces champignons, une étape essentielle mais complexe.

Une réussite à multiples impacts

En quelques années, l’exploitation agricole, fondée par Kacem, devient un modèle de réussite. Elle produit non seulement des champignons frais et biologiques, mais contribue également à améliorer les habitudes de consommation en Algérie. « De plus en plus d’Algériens comprennent l’importance de consommer des produits sains, locaux et naturels », se réjouit-il.

L’impact de ce projet ne se limite pas à l’économie. Avec des dizaines d’emplois directs et indirects créés, il joue également un rôle social majeur en offrant des opportunités aux habitants de la région. « C’est une fierté de savoir que mon projet peut avoir un effet positif sur tant de vies », confie Kacem.

Une source d’inspiration

Aujourd’hui, Kacem Ben Bekkir incarne l’esprit entrepreneurial algérien. Sa détermination, sa résilience et son engagement envers l’agriculture durable font de lui une source d’inspiration pour les jeunes du pays. « Quand je pense aux obstacles surmontés, je me rends compte que tout est possible avec la foi, le travail et la persévérance », conclut-il avec humilité.

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