Jibreen Machar : le découvreur méconnu des peintures rupestres du Tassili N’Ajjer
Jibreen Machar : découvrez l'histoire fascinante du découvreur méconnu des peintures rupestres du Tassili N'Ajjer. Un trésor culturel algérien révélé ! 🎨🏜️
Vers les années trente, une découverte fulgurante bouleverse le monde de l’archéologie et de l’histoire antique. Un lieu fascinant et surtout intrigant a été découvert aux confins du Sahara algérien, ce lieu appelé le Tassili N’Ajjer qui abrite la plus mystérieuse cité au monde, c’est la cité Séfar.
Cette incroyable trouvaille n’a jamais été française comme cela a été répandu dans le monde mais bel et bien algérienne. Un brave fils de Taghit a pu révéler au monde un lieu dont l’intérêt et le mystère dépassent de loin ceux des pyramides d’Egypte ou le tombeau de Toutankhamon.
Séfar, la cité mystérieuse ou la huitième merveille du monde
Tassili N’Ajjer, le plus grand musée à ciel ouvert qui se situe à Illizi dans la wilaya de Djanet abrite Séfar la plus grande cité troglodyte au monde. Une ville de pierres avec des façades immenses, des avenues perpendiculaires, des rues et des phares incroyables. Cette étonnante œuvre du vent et des autres facteurs naturels intrigue surtout par ce qui se cache dans ses entrailles. A Séfar, on découvre le plus grand ensemble d’art rupestre préhistorique au monde datant de 20 000 ans A/C. On y découvre des scènes de guerre, de conquête, de chasse mais aussi des dessins et des peintures à la fois saisissants et effrayants.
Des dessins extrêmement expressifs représentant des créatures étranges. Des personnages qui portent des uniformes extraterrestres ou marins. D’autres portant des vêtements modernes comme ceux que l’on voit aujourd’hui. Plus encore ! Dans ces grottes mystérieuses, on voit des dessins de soucoupe et créatures volantes.
Suite à de nombreuses recherches faites sur cet art rupestre du Tassili N’Ajjer, plusieurs hypothèses et légendes ont été tissées à ce sujet. Certaines estiment que Séfar n’est autre que la légendaire ville Atlantide disparue. D’autres évoquent l’hypothèse d’autodestruction qui arrive après avoir atteint un développement technologique incontrôlable. D’autres croient que des créatures extraterrestres venaient sur terre pour nous rendre visite ou s’agit-il d’un voyage dans le temps ?
Un vrai mystère cette cité de Séfar qui n’a révélé au monde que 20 % de ce qu’elle renferme vu la dangerosité de ce lieu. Certains explorateurs qui se sont aventurés au fin fond de la ville ne sont plus revenus. Séfar est le triangle des bermudes terrestres. Mais qui a réellement découvert ce site invraisemblable ?
Henri Lhote, est-il le vrai découvreur de Séfar ?
L’autre côté intriguant de l’histoire de la mythique cité de Séfar est l’identité de son vrai découvreur. Le français Henri Lhote, n’est pas le premier qui découvre cette fabuleuse ville comme il l’a fait croire au monde, mais c’était son guide Jibreen Machar.
Selon les propos du petit-fils de ce dernier, avant de rencontrer Henri Lhote, Jibreen avait travaillé avec le voyageur et chercheur Bernan qui, après la fin de sa mission en Algérie, recommanda à Henri de bien s’occuper de Jibreen et de le prendre comme guide pour ses recherches et explorations.
«Henri Lhote a dit : ‘‘Je devais faire vite. J’ai appelé l’armée française pour utiliser les hélicoptères aux fins de faire sortir les objets archéologiques du territoire algérien avant qu’il ne soit trop tard’’. Il a ajouté que ces objets étaient récoltés dans les différentes missions. Cela est écrit dans la biographie», a-t-elle ajouté. En 1976, un cadre du ministère chargé de la Culture a, selon elle, conseillé au ministre Ahmed Taleb Ibrahim de faire appel à Henri Lhote pour préparer des textes de création du Parc national du Tassili.
Henri Lhote était un pillard
C’est du moins ce qui ressort d’une récente biographie de Monique Vérité, Henri Lhote, une aventure scientifique, éditée chez Artelittera en France. «Cette biographie, publiée après sa mort avec l’accord de son épouse, revient sur les activités d’Henri Lhote en Afrique, notamment en Algérie. La biographe rapporte comment ce préhistorien a pillé le patrimoine national algérien dans le Tassili et l’Ahaggar avec l’aide de l’armée française au début des années 1970.
«Henri Lhote a dit : ‘‘Je devais faire vite. J’ai appelé l’armée française pour utiliser les hélicoptères aux fins de faire sortir les objets archéologiques du territoire algérien avant qu’il ne soit trop tard’’. Il a ajouté que ces objets étaient récoltés dans les différentes missions. Cela est écrit dans la biographie», a-t-elle ajouté. En 1976, un cadre du ministère chargé de la Culture a, selon elle, conseillé au ministre Ahmed Taleb Ibrahim de faire appel à Henri Lhote pour préparer des textes de création du Parc national du Tassili.
Qui est Jibreen Machar ?
Jibreen Machar est un explorateur qui aimait la découverte et les voyages. Né en 1890 dans la tribu de Til Madak dans la région de Tamgit au cœur du plateau de Tassili, il se découvre très tôt une passion pour le tourisme et l’exploration notamment dans sa région natale qui est le Sahara.
Au début des années trente du siècle dernier, Jibreen entreprit une longue expédition qui
dura deux mois et demi dans le Tassili où il fit la fulgurante découverte de la cité perdue, l’une des merveilles de l’univers.
Après sa rencontre avec Bernnan, Jibreen rejoint une équipe de fouilles et recherches française dont fait partie le chercheur français Henri Lhote pour qui Jibreen avait tout révélé sur la mystérieuse cité Séfar. Sa maîtrise de la lecture et de l’écriture des lettres de Tifinagh lui ont permis de tout comprendre. A ce moment Jibreen ne savait pas que Henri allait s’attribuer le mérite de cette révélation et mettre le vrai découvreur sur la marge.
Abu Bakr Bachar, le petit-fils de Jibreen Bachar rapporte ces faits avec regret, mais décrit son grand-père avec beaucoup d’amour et de fierté disant qu’il était un vrai artiste, un homme de voyage, un adepte du tourisme et d’exploration et qu’il restait à peine dans le même endroit voulant découvrir tous les coins du Sahara.
Jibreen Machar et la guerre d’Algérie
Vers 1920, le colonialisme français a forcé Jibreen Mechar a joué le rôle de guide touristique dans la région après qu’un officier se soit rendu compte de son génie, de son expérience et de son fort penchant pour le voyage et sa grande connaissance des couloirs et reliefs du désert.
L’administration française s’est appuyée sur lui dans un certain nombre de missions de cartographie militaire, dont la plus célèbre est peut-être sa mission à Tadrart et « Amiok » en 1937, d’après Bodeh, l’auteur d’une étude sur « Litham des Touareg ».
13 ans avant l’indépendance de l’Algérie (1962), Machar Jibreen jouissait d’une grande notoriété, et entra même dans la recherche scientifique académique par l’Université d’Alger, et ce, entre 1949 et 1952, date à laquelle il fut nommé guide officiel de l’université.
Après l’indépendance, plus précisément en 1978, Jibrin est nommé responsable du camp touristique de Tamghet (affilié à la société étatique Sonatrach), puis comme guide touristique pour les différentes missions scientifiques et touristiques qui viennent au Tassili. Selon les informations obtenues par le chercheur Bodeh auprès de diverses sources.
Le guide du Tassili N’Ajjer
Ce qui est arrivé à Jibreen Machar est regrettable, comme des dizaines de personnalités imminentes, Jibreen reste marginalisé, oublié et peu connu dans son pays.
Après le départ d’Henri Lhote t d’Algérie, les relations de Jibreen Machar avec l’UNESCO prirent fin mettant ainsi tout le travail colossal réalisé par cette grande personnalité au nom de Henri Lhote malgré certaines rectifications parues dans le deuxième livre de ce dernier après les réprimandes de l’UNESCO et de la presse internationale.
Après le long voyage plein de secrets et de découvertes de Jibreen Machar dans la grange du Tassili, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, sa dernière escale fut le 22 février 1981, dans le village d’Ain Berber, Djanet, où il s’éteignit à l’âge de 90 ans.