Warda al Djazaïria : La diva d’Alger, de Paris et du Caire (VIDÉO)
La diva Warda al Djazaïria, icône intemporelle et véritable ambassadrice de la chanson arabe, célébrée de l'Algérie à l'Égypte en passant par la France.
Avec Oum Kalthoum et Fairuz, la chanteuse Warda al Djazaïria demeure l’une des plus grandes divas du monde arabe. Sa voix puissante et son charisme unique ont conquis les cœurs de Paris à Alger, en passant par Le Caire et Beyrouth. Cette icône de la musique arabe a su traverser les frontières culturelles et géographiques, portant haut les couleurs de la chanson algérienne et arabe.
Warda al Djazaïria: Les Origines d’une Légende
Née le 22 juillet 1939 à Paris d’un père algérien et d’une mère libanaise, Warda Ftouki, plus connue sous le nom de Warda al Djazaïria, est le fruit d’un riche mélange culturel. Ce métissage lui a offert une ouverture musicale unique qui marquera toute sa carrière. Dès son plus jeune âge, Warda baigne dans un environnement artistique. Son père, propriétaire d’un cabaret à Paris, lui permet de s’imprégner des diverses influences musicales.
Les Débuts à Paris et l’Éveil Politique
Les premières notes de la carrière de Warda résonnent à Paris. C’est dans la capitale française qu’elle commence à chanter, attirant rapidement l’attention par sa voix exceptionnelle. Cependant, le déclenchement de la guerre d’Algérie en 1954 bouleverse sa vie et celle de sa famille. En raison de ses chansons patriotiques, Warda est contrainte de quitter la France. Elle se réfugie alors au Liban où elle continue de chanter et de soutenir la cause algérienne.
Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, Warda épouse un officier algérien et décide de mettre sa carrière entre parenthèses pour se consacrer à sa vie familiale. Cette pause durera jusqu’en 1972, année marquée par son divorce. Libre de reprendre sa carrière, Warda s’installe en Égypte, berceau de la musique arabe. Elle y rencontre et épouse le célèbre compositeur Baligh Hamdi, avec qui elle collaborera sur plusieurs chansons devenues des classiques.
Warda al Djazaïria : La Diva de la chanson Arabe
L’Égypte devient le théâtre de l’épanouissement artistique de Warda. Elle y travaille avec les plus grands compositeurs et chanteurs de l’époque, tels que Mohammed Abdel Wahab et Sayed Mekawy. Ses chansons, souvent teintées de romantisme et de passion, touchent un large public. Le répertoire de Warda compte plus de 300 chansons, parmi lesquelles « Batwanes Beek » et « Harramt Ahebbak ». Son succès est tel qu’elle vend des dizaines de millions d’albums à travers le monde arabe.
Une Voix de la Passion et du Patriotisme
Au-delà de ses chansons d’amour, Warda al Djazaïria est également connue pour ses chants patriotiques. Elle n’a jamais oublié ses racines algériennes et a souvent exprimé son amour pour son pays d’origine à travers la musique. Ses performances lors de célébrations nationales algériennes et égyptiennes sont mémorables et témoignent de son engagement.
L’Héritage d’une Diva Éternelle
Warda al Djazaïria s’éteint le 17 mai 2012 au Caire, laissant derrière elle un héritage musical inestimable. Son influence sur la musique arabe est indéniable, et sa voix continue de résonner dans les cœurs de millions de fans. Elle est célébrée non seulement pour ses contributions artistiques, mais aussi pour son rôle de pionnière et de symbole de la femme forte et indépendante dans le monde arabe.
Warda al Djazaïria reste une figure emblématique de la chanson arabe, une diva dont la voix puissante et l’engagement ont transcendé les époques et les frontières. Son parcours exceptionnel, des cabarets parisiens aux scènes prestigieuses du Caire, en passant par Beyrouth et Alger, fait d’elle une légende inoubliable. Son héritage musical et culturel continue de vivre et d’inspirer de nouvelles générations d’artistes à travers le monde.