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Aya Salmi, la collégienne qui a marché vers la lumière

Aya Salmi, privée d’électricité, mais pas d’ambition : le parcours inspirant d’une élève d’El Bayadh

Au cœur des terres oubliées de la wilaya d’El Bayadh, dans la localité de Mécheria, une jeune fille trace sa route, non pas sur des chemins goudronnés ni sous les projecteurs, mais au milieu de sentiers d’argile, de pierres et de broussailles.

Aya Salmi, élève en classe de 4ᵉ moyenne, vient de réussir son Brevet d’enseignement moyen avec une note honorable de 16/20, prouvant que la volonté peut bien plus que les conditions matérielles.

Aya Salmi : Trois kilomètres de courage

Chaque jour, à l’aube, Aya quitte sa modeste maison. Elle marche trois kilomètres à pied pour atteindre son collège. Hiver comme été, sous la pluie glacée ou la chaleur écrasante, ses pas résonnent sur un chemin sans asphalte, sans transport scolaire, sans confort.

Sa maison ? Un foyer sans électricité, sans chauffage, sans internet. Mais rempli d’un feu invisible : celui de l’espoir et de la persévérance. Alors qu’au même âge, d’autres enfants se plaignent de la lenteur du Wi-Fi, Aya allume sa lanterne à pétrole pour réviser ses cours.

Une lumière au bout de l’obscurité

Malgré toutes les privations, Aya n’a jamais baissé les bras. Elle a compris que sa seule arme pour sortir de l’ombre était l’éducation. Son rêve ? Devenir médecin. Pas pour la gloire, mais pour venir en aide à sa famille, à son village, à ceux qui, comme elle, vivent loin des commodités et proches des douleurs.

Son succès est bien plus qu’un bulletin de notes : c’est un cri silencieux, une réponse forte à l’injustice sociale et géographique. C’est le triomphe d’une enfant née dans le manque, mais portée par une richesse intérieure inestimable.

Une première larme… en or pour Aya Salmi

La jeune Aya Salmi, qui a brillamment surmonté ses dures conditions de vie pour obtenir son BEM avec une moyenne de 16/20, a reçu une récompense symbolique mais précieuse : un bijou offert par un bijouterie de la ville de Mécheria (wilaya de Naâma).

Ce geste généreux salue non seulement son succès scolaire, mais aussi son courage exceptionnel. Une première larme d’émotion… transformée en or.

Un message à toute une nation

Le récit d’Aya Salmi, rapporté par le journaliste Noureddine Rahmani, fait le tour des réseaux sociaux et des médias. Il ne s’agit pas simplement de célébrer une bonne élève, mais de poser une question plus profonde : combien d’autres Aya existent dans nos campagnes, nos montagnes, nos douars ? Combien de talents s’éteignent, faute d’avoir les conditions pour briller ?

Le mérite d’Aya doit aussi interpeller les autorités locales et nationales : il est temps de garantir le droit à l’éducation dans la dignité, à chaque enfant, qu’il vive à Alger, à El Bayadh ou au fin fond du Djebel.

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