Tamissa, la courge du M’zab suscite un vif engouement en Algérie
La Tamissa, fierté culinaire du M'zab, séduit les papilles algériennes avec son goût unique.
Légume du terroir très prisé dans les traditions culinaires ancestrales durant les fêtes locales, la courge du M’zab, appelée localement Takhessait, Tamissa, suscite actuellement un engouement des habitants de Ghardaïa.
L’engouement populaire est tel pour ce produit de la famille des cucurbitacées atypique à la région, un légume longiforme pouvant atteindre le mètre, charnu et de couleur verdissante, qu’il est incontournable dans les délices de l’art gastronomique de Ghardaïa, en sauce pour le couscous ou en ragoût.
Cette courge, qui suscite un grand intérêt des agriculteurs locaux qui œuvrent laborieusement en vue d’améliorer son rendement, constitue un légume indispensable pour la préparation de plats collectifs, tels que le couscous, rassembleur de la famille, une tradition de convivialité pérennisée pour sauvegarder la cohésion familiale et revigorer la solidarité sociale.
Plante rampante à longues tiges ramifiées, munies de vrilles, la courge est facile à cultiver, a expliqué Hadj abdallah, fellah de Ate Bounour.
“Il suffit d’un sol humide et suffisamment ensoleillé pour qu’elle se développe, sachant que l’alcalinité du sol dans la région est favorable à la culture de ce genre de légumes”, a-t-il ajouté.
La chair et les graines de cette courge sont utilisées fréquemment en médecine traditionnelle, a révélé, de son côté, Hadj Salah, un herboriste de Ghardaïa. “L’on conseille souvent le jus ou suc d’une courge pour calmer les maux de tête et réduire le glucose sanguin”, a-t-il confié.
Un légume aux grandes vertus
Les graines de la courge du m’Zab sont utilisées pour préparer une émulsion pectorale et rafraîchissante, prescrite lors de rhumes et d’inflammations du tube digestif, a expliqué, pour sa part, un agriculteur de Métlili, ajoutant que sa mixture avec du miel naturel lui confère aussi des vertus aphrodisiaques.
Selon des nutritionnistes, la courge a des vertus médicinales et contient de la vitamine A, bonne pour la croissance, maintient la peau en santé et protège des infections, en plus de jouer un rôle antioxydant, de favoriser une bonne vision, et d’améliorer le système immunitaire.
Il existe plusieurs variétés de courges dans la région de Ghardaïa (courge, citrouille, calebasse et courgette), qui sont consommées à l’état frais comme légume dans différentes sauces et servent également à la fabrication de confiture. La courge du M’zab sert également d’aliment de bétail dans la région et ses graines sont conservées comme semences et aussi pour la consommation une fois grillées et salées. Elle peut être stockée pour de longues périodes à l’air libre.
Selon les services agricoles de la wilaya, les superficies consacrées à cette culture ont atteint durant la saison écoulée environ 200 hectares, soit une production globale d’environ 25.000 quintaux, avec un rendement moyen de 127 quintaux à l’hectare.
De mémoire collective, la courge, originaire des pays tropicaux, a été introduite dans la région au 18ème siècle, avant de s’accommoder avec l’environnement de Ghardaïa et devenir un légume atypique à cette contrée.
Sa culture se pratique dans toutes les localités de la wilaya et son irrigation se fait à travers des puisards équipés de motos-pompes. Très prisée localement, elle fait l’objet d’un commerce florissant qui bat son plein en période estivale et dont l’excentricité est la fixation de son prix à l’unité, sur le coup d’œil d’un marchand “spécialiste”.
Un prix déterminé, dit-t-on, en fonction du rapport de l’offre et de la demande sur le marché et négociable par l’acheteur.