Arabia Ben Yahia, première pilote de chasse algérienne, s’éteint à 68 ans
Arabia Ben Yahia, première pilote de chasse d’Algérie, laisse un héritage inoubliable.
Le 17 novembre 2025, l’Algérie a perdu l’une de ses figures féminines les plus emblématiques : Arabia Ben Yahia, première femme pilote de chasse de l’histoire de l’Armée de l’air algérienne, s’est éteinte à l’âge de 68 ans au centre hospitalier militaire d’Aïn Naâja.
Née le 9 avril 1957 dans la commune de Rouina, dans la wilaya d’Aïn Defla, elle a grandi dans la ville de Oran, au sein d’une famille profondément ancrée dans la lutte pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie.
Une enfance marquée par le patriotisme et le courage
Arabia Ben Yahia a été élevée dans un environnement où l’amour de la patrie et le sens du devoir étaient des valeurs centrales. Fille du défunt Abdelkader Ben Yahia, ancien condamné à mort par l’occupant français, et nièce de Mohamed Ben Kada, lui aussi condamné à mort, elle a grandi avec le témoignage du courage et de la détermination. Sa mère, la militante Ben Qada Khira, a également transmis à ses enfants un sens aigu de la justice et de l’engagement civique. Cette éducation a façonné sa personnalité et a préparé Arabia à relever les défis d’une carrière exigeante dans un domaine longtemps réservé aux hommes.
Une carrière exceptionnelle dans le ciel algérien
En 1977, Arabia Ben Yahia rejoint le Collège de l’Aviation de Tafraoui et se distingue rapidement par sa discipline et son excellence. Elle devient la première femme pilote de chasse de l’Algérie, imposant son nom dans un secteur où très peu de femmes avaient osé s’aventurer. Sa maîtrise des avions de combat et son engagement professionnel font d’elle une pionnière dans le ciel national.
Au fil de sa carrière, elle s’affirme non seulement comme une pilote d’exception, mais aussi comme une figure emblématique de la réussite féminine dans l’armée, ouvrant la voie à d’autres générations de femmes aspirant à servir dans les forces armées algériennes.
Une vie marquée par le sacrifice et la résilience
Au-delà de sa carrière militaire remarquable, Arabia Ben Yahia a vécu la douleur de la perte. Elle était l’épouse de Moncef Chaouch, héros tombé au service de la nation, un sacrifice qui a ajouté une dimension de courage et de patience à sa vie déjà exemplaire. Son engagement n’a jamais faibli, et elle a su conjuguer service militaire et dévouement familial, symbolisant la force et la résilience de nombreuses familles algériennes confrontées à la perte et à la responsabilité du devoir.
Un héritage durable pour l’armée et la nation
Le décès de Arabia Ben Yahia a provoqué une vive émotion parmi sa famille, ses amis, et l’ensemble de ceux qui ont eu la chance de connaître son parcours. Sa vie et ses accomplissements resteront gravés dans la mémoire de l’Armée nationale populaire, et son nom figurera dans les pages de l’histoire de la pionnière féminine en Algérie.
Sa trajectoire illustre l’alliance entre patriotisme, excellence professionnelle et engagement personnel, faisant d’elle une référence pour les générations futures et une inspiration pour toutes celles qui aspirent à briser les barrières dans des domaines traditionnellement masculins.
















