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Chlef : des points d’eau dans les forêts pour sauver les oiseaux de la soif

À Chlef, même une flaque d’eau peut sauver une vie. Des habitants creusent des points d’eau pour protéger oiseaux, abeilles et faune sauvage.

Avec l’arrivée des fortes chaleurs estivales, la wilaya de Chlef se mobilise pour faire face à un phénomène de plus en plus alarmant : la disparition de nombreuses espèces animales et d’oiseaux migrateurs à cause du manque d’eau.

Face à une sécheresse sévère et à une raréfaction des points d’eau dans les zones forestières, les autorités locales et des citoyens engagés ont lancé une initiative louable : l’installation de points d’eau artificiels dans les forêts pour sauver ce qui reste de la biodiversité locale.

Chlef : Une crise silencieuse dans les montagnes

Dans les massifs forestiers de Chlef, les témoignages sont poignants. Des habitants affirment que les oiseaux migrateurs, en quête d’eau, tombent morts sur les sentiers ou s’éloignent des forêts pour chercher un peu de fraîcheur près des habitations humaines. Ces incursions augmentent le risque de chasse illégale et mettent encore plus en danger ces espèces vulnérables.

La situation touche également les abeilles, les reptiles, et d’autres petites espèces sauvages. Sans sources d’eau naturelles, beaucoup ne survivent pas à la chaleur étouffante de l’été. Certains habitants affirment ne plus voir de traces d’abeilles comme autrefois : « Il n’y a plus d’eau, donc plus de nectar, plus de vie… »

Le danger de la désertification écologique

La disparition de l’eau dans les forêts, en plus d’impacter directement la faune, risque aussi d’entraîner un déséquilibre écologique profond. Le manque d’eau oblige les animaux, parfois même des prédateurs, à se rapprocher des habitations humaines, causant des scènes inhabituelles : des renards, des chacals, voire des sangliers s’approchent des villages à la recherche d’un point d’eau.

Cela engendre non seulement un danger pour la population, mais provoque également la mort de nombreux jeunes animaux, trop faibles pour résister à la chaleur ou trop petits pour parcourir de longues distances à la recherche d’eau.

Une solution locale et durable : des points d’eau en pleine forêt

Pour répondre à cette urgence écologique, des citoyens bénévoles, accompagnés parfois par les services forestiers, ont décidé de creuser manuellement des petits bassins dans certaines zones forestières et de les remplir régulièrement d’eau. Cette action vise à offrir aux oiseaux, aux abeilles et aux animaux sauvages un refuge hydrique vital en période estivale.

Ces initiatives, bien que locales et modestes, ont déjà montré des résultats positifs. Plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs sont revenues dans certaines zones, attirées par la présence d’eau. Certains habitants affirment avoir observé de nouveau des colonies d’abeilles autour des points d’eau, une lueur d’espoir dans ce tableau asséché.

Une action citoyenne à encourager

La situation de Chlef est loin d’être un cas isolé. Avec le réchauffement climatique, d’autres régions d’Algérie risquent de faire face à la même réalité. Le manque de sources d’eau dans les zones naturelles pourrait rapidement transformer les forêts en zones mortes, où plus rien ne vit ni ne chante.

L’initiative de Chlef démontre qu’avec peu de moyens, mais beaucoup de volonté, il est possible de protéger la biodiversité locale. Elle montre également l’importance de l’engagement communautaire face aux défis environnementaux. En donnant accès à l’eau à ceux qui ne peuvent pas la réclamer, ces citoyens sauvent chaque jour un peu plus la vie dans nos forêts.

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