Mohamed Racim : Redécouverte d’un génie de la calligraphie miniaturiste
L'art révolutionnaire de Mohamed Racim : Une nouvelle perspective sur la miniature
Mohamed Racim est un artiste algérien remarquable, né en 1896 dans la Casbah d’Alger. Issu d’une famille d’artistes, il a hérité de la tradition artistique et du nom d' »Er Racim », qui signifie peintre en arabe. Malgré son talent, il est peu connu du grand public.
À l’âge de quatorze ans, Mohamed Racim intègre le Cabinet de dessins de l’Enseignement professionnel. C’est en consultant les trésors de la Bibliothèque Nationale qu’il découvre la miniature persane, une révélation pour lui. Il se documente auprès d’un célèbre expert en art iranien à Londres.
Grâce à une bourse du Gouvernement Général, il étudie en Espagne, notamment à Cordoue. Cette étape marque le début d’une brillante carrière, marquée notamment par la décoration des « Mille et une nuits », un ouvrage illustré par Léon Carré qui lui demande huit années de travail.
Mohamed Racim crée alors son propre style, s’inspirant de l’Algérie ancienne et intégrant des éléments de l’art occidental. En 1924, il obtient la médaille d’or de la Société des Peintres orientalistes français. Après plusieurs expositions remarquées, il reçoit le Grand Prix artistique de l’Algérie en 1933.
En 1934, il devient professeur à l’École des Beaux-arts d’Alger, où il influence de nombreux élèves français et algériens. En 1937, une sélection de ses œuvres est présentée au Pavillon de l’Algérie. Mohamed Racim travaille en étroite collaboration avec son frère Omar, lui-même professeur de calligraphie et d’enluminure.
Le talent exceptionnel de Mohamed Racim, hérité de sa famille, lui permet de créer un art renouvelé qui s’inspire des miniatures persanes médiévales tout en étant ancré dans son époque et son pays. Il introduit discrètement et de manière inédite les lois de la perspective, jusque-là ignorées. On peut également remarquer dans son art des modelés subtils sur les figures humaines et la représentation des différentes heures de la journée, absentes de l’art persan jusqu’alors.