Presse et Médias

L’Algérie, le trésor caché du Maghreb vu par un grand reporter britannique

À seulement 2h30 de Londres, l’Algérie reste une destination méconnue malgré son riche patrimoine.

Bien qu’elle ne soit qu’à quelques heures d’avion de l’Europe, l’Algérie demeure une destination mystérieuse, rarement inscrite sur les itinéraires touristiques internationaux. C’est ce paradoxe qu’a voulu explorer Chris Leadbeater, journaliste britannique multi-primé et distingué « Journaliste de voyage de l’année » aux Press Awards 2024. Dans un reportage publié le 16 septembre par le quotidien The Telegraph, il raconte son périple de 12 jours à travers un pays riche en histoire, paysages et traditions, mais encore méconnu des voyageurs étrangers.

Un pays proche mais ignoré

« Si près, et pourtant si loin », écrit-il depuis le balcon de son hôtel El Aurassi à Alger. À seulement deux heures et demie de Londres, l’Algérie attire à peine 6.000 visiteurs britanniques par an, un chiffre dérisoire comparé à ses voisins : 327.000 pour la Tunisie, plus d’un million pour le Maroc et l’Égypte. Cette faible fréquentation s’explique par la lourdeur des démarches de visa, qui peuvent durer jusqu’à huit semaines, et par une image de danger héritée de la décennie noire. Pourtant, le ministère britannique des Affaires étrangères classe désormais l’Algérie comme un pays sûr à visiter.

Casbah d'Alger
Casbah d’Alger

Des trésors patrimoniaux insoupçonnés

Alger séduit avec sa Casbah inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, rappelant à Leadbeater les médinas marocaines mais sans les désagréments du tourisme de masse. Constantine, la « cité des ponts suspendus », impressionne par ses gorges vertigineuses.

Plus à l’est, Timgad fascine le reporter : « La vraie merveille est là, cette cité romaine intacte que l’on surnomme la Pompéi de l’Afrique du Nord ». Malgré leur ampleur exceptionnelle, ces sites semblent désertés par les voyageurs étrangers, ce qui ajoute à leur aura mystérieuse.

Plongée dans le Sahara et les traditions du Sud

Ghardaïa
Kser Ate Bounour

Son voyage s’est poursuivi vers le sud algérien. À Ghardaïa, il découvre la vallée du M’zab, « un lieu de rituels et de règles rigides », où les traditions communautaires se perpétuent depuis des siècles. À Timimoun, au cœur du désert, il goûte à la rudesse du Sahara, mais aussi à la beauté des dunes embrasées par le coucher du soleil. « Un grand ciel pour un grand pays », écrit-il, fasciné par l’immensité et la splendeur de ces paysages.

Un potentiel touristique encore en friche

Pour les curieux séduits par ce récit, une agence britannique propose déjà un circuit de 12 jours intitulé Algérie : carrefour du Maghreb, avec une douzaine de départs programmés pour 2026. Le tarif avoisine 3.800 € hors vols, avec des liaisons directes assurées par Air Algérie entre Londres-Stansted et Alger.

Le S’Boue
Le S’Boue, une semaine au rythme de Karkabou à Timimoun

À travers le regard de Chris Leadbeater, l’Algérie apparaît comme une destination singulière : un pays riche d’un patrimoine millénaire et de paysages à couper le souffle, mais qui reste encore à découvrir par le grand public. Un mystère touristique qui, peut-être bientôt, cessera d’être ignoré.

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