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Hadj Lounis Hamitouche : l’industriel algérien au grand cœur tire sa révérence

Du yaourt à l’hospitalité : l’héritage unique du fondateur de Soummam

La journée du samedi a été marquée par une profonde tristesse à Béjaïa, mais également dans tout le territoire national, à l’annonce du décès de Hadj Lounis Hamitouche, fondateur de la célèbre Laiterie Soummam, à l’âge de 79 ans, après un long combat contre la maladie.

Plus qu’un simple homme d’affaires, Hadj Hamitouche était une figure emblématique de la solidarité et de la générosité. Connu sous le surnom de « l’ami des démunis », il a su bâtir un empire industriel tout en restant profondément ancré dans les valeurs humaines et sociales.

Hadj Lounis Hamitouche : Un industriel visionnaire au service d’Algérie

Fondateur de l’entreprise « Soummam », Hadj Hamitouche a contribué à faire de cette laiterie l’une des entreprises les plus prospères en Algérie et en Afrique. Grâce à une stratégie ambitieuse et une gestion rigoureuse, la marque est parvenue à conquérir les foyers algériens, devenant un symbole de qualité et de confiance.

Mais sa vision ne s’est pas arrêtée au secteur agroalimentaire. Il a élargi ses activités vers le tourisme à travers la création de la société « Atlantis », avec une chaîne hôtelière qui s’est imposée progressivement comme une référence dans l’hôtellerie nationale.

Un philanthrope discret mais incontournable

Ce qui distinguait véritablement Hadj Hamitouche, c’était son engagement social indéfectible. Chaque jour, dans son bureau à Akbou, dans la vallée de la Soummam, il ouvrait ses portes aux associations caritatives et aux familles nécessiteuses venues des quatre coins de l’Algérie.

Sans jamais chercher les projecteurs, il apportait son aide aux plus fragiles : financement de soins médicaux, construction de logements pour les familles démunies, prise en charge de patients à l’étranger, et même achat de troupeaux pour des agriculteurs sinistrés, comme ce fut le cas à Jijel.

Durant la pandémie de Covid-19, son engagement a pris une autre dimension. Il a financé des concentrateurs d’oxygène pour les hôpitaux, distribué 27 ambulances médicalisées à travers tout le pays, et même construit une clinique à Ighram, dans sa région natale, pour améliorer l’accès aux soins.

Un homme de terrain, humble et accessible

Malgré la maladie qui l’a affaibli ces dernières années, Hadj Hamitouche est resté fidèle à lui-même : disponible, à l’écoute, et profondément humain. Nombreux sont les témoignages de citoyens, d’entrepreneurs ou d’associations qui racontent comment il a tendu la main, sans hésitation, souvent sans contrepartie.

L’un d’eux se souvient avoir parcouru la distance entre Djelfa et Béjaïa pour le rencontrer et lui proposer un projet d’élevage. Le défunt a immédiatement accepté, offrant à ce jeune investisseur un cheptel de vaches en contrepartie de la livraison de lait à la laiterie Soummam.

Un héritage ancré dans l’économie locale

« J’ai travaillé pour mon pays, et je dépense mon argent dans mon pays » aimait-il répéter. Une phrase devenue symbole d’un homme qui croyait profondément en l’investissement local. Grâce à lui, les produits « Soummam » ont atteint les régions les plus reculées d’Algérie.

Sa chaîne hôtelière, démarrée modestement à Akbou, s’est élargie pour inclure des établissements 4 et 5 étoiles, contribuant à dynamiser l’économie locale tout en créant de l’emploi et en favorisant le tourisme intérieur.

Une pluie d’hommages à travers le pays

Depuis l’annonce de son décès, les hommages affluent de toutes parts : citoyens anonymes, personnalités publiques, associations, mais aussi de l’étranger, saluent la mémoire d’un homme dont la bienveillance, la modestie et le patriotisme ont marqué des générations.

Son départ laisse un vide immense, mais son héritage humain et économique continuera à inspirer ceux qui croient en une Algérie forte de ses valeurs de solidarité et de travail.

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