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Allocation touristique : pourquoi la nouvelle aide tarde à voir le jour ?

Guichets prêts, mais toujours pas d’euros : le mystère de l’allocation touristique

Cinq mois après le début de l’année, l’entrée en vigueur de la nouvelle allocation touristique annoncée à grand renfort de promesses reste toujours en suspens, semant confusion et frustration chez les voyageurs algériens.

Initialement prévue pour être appliquée dès janvier 2025, la mesure portant l’allocation touristique à 750 euros pour chaque adulte et 300 euros pour les mineurs fait toujours l’objet d’une mise en œuvre incertaine, malgré sa validation par le président Abdelmadjid Tebboune lors du Conseil des ministres du 8 décembre 2024.

Une réponse qui relance les interrogations

Face aux nombreuses interrogations des citoyens et des députés, le ministre des Finances Abdelkarim Bouazghi a récemment renvoyé la balle au banque centrale, affirmant que :

« La question du calendrier de mise en œuvre relève du ressort de la Banque d’Algérie. »

Une déclaration perçue par plusieurs observateurs comme un transfert de responsabilité. D’autant que le gouverneur de la Banque d’Algérie, qui détient le levier exécutif de cette décision, n’a pas assisté aux sessions parlementaires où cette question brûlante a été soulevée.

Le ministre a rappelé que la Banque centrale bénéficie d’un statut autonome régi par un cadre juridique distinct, ce qui rend sa présence au Parlement non obligatoire. Une indépendance qui, si elle garantit une certaine neutralité, contribue aussi à alimenter le manque de transparence sur ce dossier stratégique.

Des délais glissants, des promesses non tenues

Déjà en février 2025, le ministre des Finances avait annoncé que le versement de la nouvelle allocation interviendrait « avant la fin du Ramadan ou juste après l’Aïd el-Fitr », précisant que les préparatifs techniques étaient en voie d’achèvement.

Une nouvelle déclaration en mars a réaffirmé cette promesse, évoquant un démarrage possible deux semaines après l’Aïd.

Pourtant, à la date d’aujourd’hui, aucune mise en œuvre concrète n’a été observée. Et ce, malgré la mise en place de guichets spécialisés dans plusieurs aéroports, ports et postes frontaliers, signe que les structures logistiques sont prêtes. Ce décalage entre discours et réalité alimente une vive incompréhension, voire une perte de confiance chez les citoyens.

Une décision présidentielle à l’arrêt

Ce retard soulève d’autant plus de questions qu’il s’agit d’une décision présidentielle. Dans un contexte économique délicat, l’allocation touristique représente pour de nombreux Algériens une bouffée d’oxygène, leur permettant de faire face aux coûts de voyage souvent prohibitifs.

Au-delà de l’aspect économique, c’est la crédibilité de l’État qui est en jeu. Plusieurs députés appellent désormais à des explications claires et officielles, estimant que le flou actuel nuit à l’image des institutions.

L’opinion publique, quant à elle, oscille entre colère et résignation, alors que de nombreux citoyens avaient planifié leurs déplacements à l’étranger en comptant sur cette nouvelle allocation.

Quelle suite ?

À ce stade, aucune nouvelle date officielle n’a été annoncée. Il est désormais impératif que les autorités financières communiquent de manière transparente sur les raisons de ce retard et sur un calendrier précis de mise en œuvre.

Faute de quoi, le fossé entre les institutions et les citoyens risque de se creuser davantage, accentuant le climat de doute qui entoure une mesure pourtant porteuse d’espoir.

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