
Flambée des prix de la banane en Algérie : une conséquence des choix souverains
Quand la souveraineté diplomatique redessine le marché : la banane, un fruit à prix d'or en Algérie !
Un approvisionnement bouleversé par la crise diplomatique
Selon les données récentes, les exportations équatoriennes de bananes vers l’Afrique ont enregistré une baisse significative de 60,6 % en janvier 2025 par rapport à la même période en 2024. Cette diminution représente un déficit de 1,38 million de caisses de bananes, un chiffre conséquent pour le marché algérien, qui absorbait à lui seul 70 % des exportations équatoriennes destinées au continent africain.
Ce recul des importations s’inscrit dans un contexte où l’Algérie, fidèle à ses principes et à son engagement en faveur du droit des peuples à l’autodétermination, a pris des mesures souveraines en réaction à la décision de l’Équateur de rompre ses relations avec le Front Polisario et d’afficher son soutien à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara occidental. Face à cette situation, les autorités algériennes ont mis en place des restrictions sur les importations équatoriennes, affirmant ainsi leur cohérence diplomatique et leur attachement à une cause qu’elles défendent depuis des décennies.

Banane : Un marché sous tension et des prix en hausse
L’effet immédiat de cette baisse des importations s’est fait ressentir sur les marchés algériens, où les prix de la banane ont grimpé en flèche. Ce fruit, autrefois considéré comme abordable, est désormais vendu à des prix atteignant des sommets inédits, rendant son accès difficile pour de nombreux consommateurs.
Les marchands de fruits et l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement s’inquiètent de la durée de cette crise, d’autant plus que les alternatives à l’Équateur pour l’importation de bananes ne sont pas encore clairement définies.
Vers de nouveaux fournisseurs ?
Dans un contexte où les décisions souveraines de l’Algérie sont guidées par des principes diplomatiques et stratégiques, la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement en bananes devient une priorité. Cette situation représente un défi, mais aussi une opportunité pour explorer de nouveaux marchés et renforcer les liens commerciaux avec d’autres producteurs majeurs.
En attendant, les consommateurs algériens doivent composer avec une hausse des prix qui pèse sur leur pouvoir d’achat. Les autorités, quant à elles, restent face à un défi majeur : garantir un approvisionnement stable tout en préservant leurs positions diplomatiques sur la scène internationale.
Dans le contexte actuel, où l’Algérie cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en bananes, plusieurs pays producteurs majeurs pourraient répondre à cette demande. Voici une analyse des principaux exportateurs mondiaux de bananes, basée sur les données de la FAO pour l’année 2019 :
Pays | Exportations (milliers de tonnes) | Part mondiale | Valeur unitaire ($/kg) |
---|---|---|---|
Équateur | 6 668 | 27 % | 0,48 |
Philippines | 2 586 | 10 % | 0,33 |
Costa Rica | 2 420 | 10 % | 0,81 |
Colombie | 2 382 | 10 % | 0,42 |
Guatemala | 1 896 | 8 % | 0,46 |
Honduras | 925 | 4 % | 0,80 |
Belgique | 924 | 4 % | 0,81 |
Pays-Bas | 642 | 3 % | 0,21 |
Mexique | 594 | 2 % | 0,73 |
Pérou | 593 | 2 % | 0,40 |
Autres | 5 173 | 21 % | 0,61 |
Total | 24 803 | 100 % | 0,54 |
Source : FAOSTAT (FAO), 2019
Analyse des alternatives potentielles :
- Philippines : Deuxième exportateur mondial avec 2,586 millions de tonnes, représentant 10 % du marché mondial. La valeur unitaire de ses exportations est de 0,33 $/kg, ce qui en fait une option économiquement intéressante.
- Costa Rica : Avec 2,42 millions de tonnes exportées (10 % du marché) et une valeur unitaire de 0,81 $/kg, le Costa Rica est reconnu pour la qualité de ses bananes. Cependant, le coût plus élevé pourrait être un facteur à considérer.
- Colombie : Exportant 2,382 millions de tonnes (10 % du marché) à une valeur unitaire de 0,42 $/kg, la Colombie offre un équilibre entre volume et coût.
- Guatemala : Avec 1,896 million de tonnes exportées (8 % du marché) et une valeur unitaire de 0,46 $/kg, le Guatemala est également un fournisseur potentiel à envisager.
Considérations pour l’Algérie :
En explorant ces alternatives, l’Algérie devra évaluer les coûts logistiques, les accords commerciaux existants et les relations diplomatiques avec ces pays. La diversification des sources d’approvisionnement pourrait également renforcer la résilience du marché algérien face aux fluctuations mondiales.
Il est essentiel de mener des études approfondies et des négociations pour assurer un approvisionnement stable et économiquement viable en bananes pour le marché algérien.