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OGM bannis en Algérie : un choix stratégique pour les générations futures

L’Algérie parmi les rares pays au monde à interdire totalement les OGM

Dans un monde où l’agro-industrie dicte souvent les règles du jeu, l’Algérie se distingue par une décision ferme, lucide et rare : dire non aux organismes génétiquement modifiés (OGM). Alors que la plupart des grandes puissances agricoles ont ouvert leurs sols à ces cultures controversées, l’Algérie a choisi une voie différente, plaçant la santé de sa population, la richesse de ses terres et la souveraineté alimentaire au cœur de ses priorités.

Algérie : Qu’est-ce qu’un OGM et pourquoi fait-il débat ?

Les OGM sont des êtres vivants (végétaux, animaux ou micro-organismes) dont le patrimoine génétique a été modifié artificiellement, souvent par insertion de gènes d’une autre espèce. Ces manipulations sont censées améliorer leur résistance aux maladies, aux pesticides, ou aux conditions climatiques extrêmes.

Cependant, malgré ces promesses, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Aucune étude indépendante à long terme ne permet de garantir leur innocuité pour la santé humaine ou leur supériorité en termes de rendement ou de qualité nutritionnelle. Pire encore, plus de 80 % des OGM cultivés sont conçus pour résister à des herbicides puissants, ce qui entraîne une explosion de l’usage de produits chimiques nocifs pour l’environnement, la biodiversité et la santé.

Une position algérienne claire et assumée

C’est dès l’an 2000 que l’Algérie a posé les bases d’une politique ferme contre les OGM. Un décret ministériel a alors interdit sans ambiguïté « l’importation, la production, la distribution, la commercialisation et l’utilisation du matériel végétal génétiquement modifié ». Ce choix, bien que minoritaire à l’échelle mondiale, s’inscrit dans une logique de précaution et de défense du modèle agricole local.

Ce décret est motivé par plusieurs objectifs clairs :

  • Préserver la santé publique face à des technologies dont les effets restent flous ;
  • Protéger les sols et la biodiversité nationale ;
  • Renforcer l’indépendance agricole en refusant l’asservissement aux semences brevetées par les géants de la biotechnologie.

L’Algérie parmi les rares pays au monde à dire « non »

Dans un monde agricole largement conquis par les OGM, seuls neuf pays ont pris la même position que l’Algérie : la Russie, l’Inde, le Kenya, le Pérou, Madagascar, le Venezuela, le Kirghizistan et la Biélorussie. Sur le continent africain, l’Algérie et Madagascar sont les seuls à interdire totalement la culture et l’importation d’OGM.

Face à la pression des multinationales agrochimiques, ces pays font figure de résistants, défendant un modèle agricole plus respectueux de l’environnement et des savoirs traditionnels. À l’inverse, dans des pays comme les États-Unis, le Canada ou le Brésil, les OGM sont devenus la norme, remplaçant progressivement les semences naturelles et augmentant la dépendance des agriculteurs vis-à-vis des firmes privées.

Les OGM : un risque non négligeable pour la santé humaine

De nombreuses études soulèvent des inquiétudes quant aux effets potentiels des OGM sur la santé. Selon un rapport de l’American Academy of Environmental Medicine (AAEM), des tests sur animaux ont montré des risques accrus de troubles immunitaires, d’infertilité, de problèmes gastro-intestinaux et de dommages aux organes [AAEM, 2009].

De plus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne qu’il existe des incertitudes concernant les effets à long terme des OGM sur la santé, en particulier en l’absence d’études indépendantes prolongées. Cette opacité scientifique pousse plusieurs experts à appeler à la prudence, notamment face à la montée des allergies alimentaires et des pathologies chroniques dans les régions fortement exposées aux OGM.

Une souveraineté alimentaire à préserver

En refusant les OGM, l’Algérie protège non seulement sa population et son écosystème, mais aussi son autonomie. Car au-delà des questions de santé ou d’environnement, les OGM posent un véritable problème de souveraineté : les semences génétiquement modifiées sont souvent brevetées, ce qui oblige les agriculteurs à en racheter chaque année à prix fort.

En misant sur les semences locales, adaptées aux réalités climatiques et culturelles du pays, l’Algérie garantit une meilleure résilience de son système agricole. Elle valorise aussi son patrimoine naturel, ses variétés endémiques et ses savoir-faire ancestraux.

Un modèle à défendre et à renforcer

Loin d’être un simple geste symbolique, l’interdiction des OGM doit aujourd’hui s’accompagner d’une politique volontariste pour développer une agriculture durable, bio, et équitable. Cela passe par :

  • Le soutien aux petits agriculteurs ;
  • La recherche agronomique locale ;
  • L’éducation des consommateurs ;
  • Et un encadrement strict des importations.

L’Algérie a fait le choix du bon sens, celui de la précaution, de la protection et de la durabilité. Un choix qui mérite d’être consolidé, soutenu et reconnu au niveau international.

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