Le gaspillage alimentaire pendant le Ramadan en Algérie : comment y remédier ?
Le Ramadan en Algérie : une occasion pour économiser de l'argent et éviter le gaspillage
Le gaspillage alimentaire et l’excès sont devenus une habitude lors du mois béni du Ramadan pour de nombreux Algériens qui ne mesurent pas leur consommation réelle, poussant ainsi les quantités excédentaires dans les poubelles, en particulier en ce qui concerne le pain. Malgré les différentes campagnes de sensibilisation menées par les associations, les experts et certaines organisations chaque année avant le début du mois sacré, la réalité n’a pas beaucoup changé et les scènes se répètent même si elles sont moins sévères cette année. Cela appelle à réfléchir à des mécanismes efficaces et pratiques pour lutter contre ce phénomène qui gaspille de l’argent et détruit l’économie.
Malgré la vague de cherté des prix de divers produits, les bacs à ordures témoignent de la consommation irrationnelle de la majorité des familles algériennes, où l’achat est effectué de manière aléatoire. Le pain est peut-être l’un des matériaux les plus gaspillés pendant le mois sacré, levé par tonnes ainsi que des restes de plats quotidiens et de certains desserts, en particulier la Zalabia.
Hassan Manouar, président de l’Association « Aman » pour la protection des consommateurs, considère le mois de Ramadan comme une occasion d’économiser de l’argent en réduisant la consommation. Ramadan est un mois de culte et de spiritualité que nous ne devons pas gaspiller en faisant la queue pour acheter divers articles, parfois inutiles, qui finissent par être jetés à la poubelle.
Manouar a critiqué le comportement d’impatience des Algériens qui stockent de grandes quantités de produits dans leurs maisons jusqu’à ce qu’ils atteignent leur date d’expiration sans les utiliser, les obligeant à s’en débarrasser. C’est une erreur grave de consommation et un comportement qui nécessite une étude sociale et psychologique. Manouar a ajouté : « En Algérie, s’il y a 10 millions de familles qui stockent un seau d’huile de 5 litres ou un sac de semoule, nous aurons 10 millions de sacs d’huile et de semoule, un chiffre très élevé qui explique la crise et la rareté de certains produits de consommation courante ».
Manouar a parlé de l’absence de culture de la consommation, de confiance et de la consolidation de mauvaises habitudes dans la société. Les gens ne craignent pas autant de ne pas subir des analyses ou des examens médicaux que de ne pas acheter un seau d’huile qui pourrait nuire à leur santé. La responsabilité de sensibiliser et de réduire ces comportements incombe à la société dans son ensemble, en commençant par l’éducation dès le plus jeune âge.
Ramadan anti gaspillage alimentaire en Algérie
Chaque soir, ces bénévoles offrent un repas chaud à 1000 personnes démunies dans différents quartiers de la ville. Leur objectif est de récupérer les invendus des supermarchés et des restaurants, mais aussi les restes des repas des familles, pour les transformer en plats savoureux et nourrissants.
Redha, un jeune homme engagé dans cette initiative, s’est invité dans les cuisines pour montrer l’envers du décor. Il raconte comment lui et ses amis s’organisent pour récupérer les aliments, les trier, les préparer et les distribuer. Malgré la difficulté de la tâche, ils sont fiers de leur engagement et de la satisfaction qu’ils apportent aux personnes dans le besoin.
Cette initiative est d’autant plus importante dans un pays comme l’Algérie, où la pauvreté touche une grande partie de la population. Le gaspillage alimentaire est non seulement immoral, mais aussi insensé dans un contexte où des milliers de personnes n’ont pas de quoi se nourrir. Les jeunes bénévoles qui se mobilisent pour offrir des repas chauds aux plus démunis sont donc des héros de l’ombre, qui méritent toute notre admiration et notre soutien.