
Criquets pèlerins : Pourquoi leur consommation représente un risque mortel ?
Méfiez-vous des criquets ! Ces insectes, traités avec des pesticides toxiques, représentent un danger mortel.
Les autorités algériennes ont lancé une alerte sur la présence inquiétante de criquets pèlerins à la frontière avec la Tunisie, après leur exposition à des pesticides hautement toxiques. Cette invasion met en péril à la fois la santé publique et les récoltes agricoles, poussant plusieurs wilayas du sud du pays à déclencher un état d’alerte.
Un danger sanitaire majeur : des criquets imbibés de pesticides toxiques
La wilaya d’El Oued a récemment publié un communiqué mettant en garde contre la consommation ou même le contact avec ces insectes. Selon les autorités locales, les criquets ont été pulvérisés avec des insecticides puissants contenant des substances toxiques pouvant entraîner des effets cancérigènes et des intoxications aiguës.
La municipalité de Hassi Khalifa, située à proximité de la frontière tuniso-algérienne, a également diffusé une alerte précisant que la consommation de ces criquets représenterait un danger immédiat pour la santé. Ces produits chimiques, une fois absorbés par l’organisme, peuvent provoquer des symptômes d’empoisonnement en moins de 24 heures, dont des nausées, des vomissements, et des douleurs abdominales sévères.
Une menace agricole sans précédent
Outre les risques sanitaires, la prolifération des criquets pèlerins représente une menace considérable pour l’agriculture. Ces insectes, connus pour leur voracité extrême, peuvent détruire en quelques heures des hectares entiers de cultures. Selon les spécialistes, un seul essaim de criquets couvrant un kilomètre carré peut consommer jusqu’à 100 000 tonnes de végétation verte par jour.
Face à ce danger, les autorités locales ont appelé les agriculteurs à se mobiliser et à renforcer leur collaboration avec les services publics afin d’endiguer la progression de ces insectes. L’objectif est de préserver les cultures et d’empêcher une catastrophe agricole qui pourrait impacter la sécurité alimentaire nationale.
Une riposte coordonnée à l’échelle nationale
Plusieurs wilayas du sud et de l’est du pays, notamment Tamanrasset, Illizi, Béchar, Ghardaïa, ainsi que des régions plus à l’est comme Tébessa, Khenchela et El Tarf, ont déclenché un plan d’urgence. Des équipes spécialisées sont déployées pour surveiller la progression des essaims et procéder à des interventions ciblées.
La stratégie adoptée repose sur une approche proactive, combinant surveillance accrue et intervention rapide. Des drones et des avions équipés de systèmes de pulvérisation avancés, en collaboration avec la compagnie « Tassili Airlines » et le ministère de la Défense, sont mobilisés pour neutraliser les foyers de reproduction et freiner la propagation de l’invasion acridienne.
Prévention et perspectives
Les experts insistent sur l’importance du suivi climatique et environnemental, qui joue un rôle clé dans la prolifération des criquets. Les conditions météorologiques actuelles, favorables à leur reproduction, nécessitent une vigilance accrue pour éviter une crise de grande ampleur.
L’Algérie, par son expérience en matière de lutte antiacridienne, mise sur une coopération régionale renforcée pour prévenir les risques d’invasion future. Toutefois, la menace reste présente, nécessitant des actions coordonnées et une sensibilisation accrue auprès des populations locales et des agriculteurs.