Le barrage de Djorf Torba à 100 % : Un remplissage historique au cœur du désert algérien
Le barrage de Djorf Torba atteint une capacité historique, un tournant pour la gestion de l’eau en Algérie.
Le barrage de Djorf Torba, situé sur Oued Guir dans la wilaya de Béchar, au sud-ouest de l’Algérie, a connu un événement sans précédent. Pour la première fois dans l’histoire du barrage, son remplissage a atteint 100 %, franchissant le seuil des 247 millions de mètres cubes d’eau.
Cet exploit est qualifié d’« historique » par l’Agence Nationale des Barrages et Transferts (ANBT), qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué ce matin. Le record de remplissage est principalement attribué aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région ces derniers jours.
Une situation inédite grâce aux précipitations
Le barrage Djorf Torba, qui alimentait difficilement ses bassins avec à peine 2 millions de mètres cubes d’eau, a vu son niveau grimper en flèche suite aux importantes précipitations du dimanche et du lundi matin. Le volume d’eau collecté est estimé à 235,827 millions de mètres cubes, une quantité qui, combinée aux réserves déjà présentes, a permis au barrage d’atteindre sa pleine capacité.
Le barrage Djorf Torba joue un rôle stratégique dans l’irrigation de la région et la gestion des ressources hydriques. Cependant, sa situation avait suscité des inquiétudes ces dernières années, notamment en 2022, lorsque la structure était presque à sec. Les experts et responsables pointaient alors le changement climatique et la mauvaise gestion des ressources en eau comme causes principales de cette crise. La résurrection du barrage grâce aux pluies actuelles offre donc un soulagement aux autorités locales et aux habitants.
Ouverture des vannes pour réguler le flux
Face à cet afflux d’eau exceptionnel, l’ANBT a pris la décision d’ouvrir les vannes du barrage afin de réguler le débit et éviter les risques d’inondations en aval. Les responsables précisent que ces mesures sont nécessaires pour évacuer les eaux excédentaires et garantir la sécurité des infrastructures hydrauliques.
Cette situation contraste fortement avec les défis rencontrés en 2022, où le niveau de l’eau était au plus bas. Les autorités, après avoir intensifié leurs efforts de surveillance et d’entretien, doivent maintenant gérer un afflux record. Cet événement, bien que bénéfique à long terme pour l’approvisionnement en eau, soulève des défis immédiats pour la région.
Les inondations, un revers à gérer
Si le remplissage du barrage de Djorf Torba est une bonne nouvelle pour la gestion des ressources hydriques à long terme, les pluies diluviennes ont néanmoins causé d’importants dégâts dans la région de Béchar. Les précipitations massives ont provoqué des inondations dans plusieurs localités, forçant des familles à quitter leurs habitations et perturbant gravement les infrastructures locales.
Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement urbain, M. Brahim Merad, accompagné d’autres responsables, s’est rendu à Béchar pour évaluer les dégâts causés par les inondations. Il a assuré les populations que l’État prendrait toutes les mesures nécessaires pour soutenir les sinistrés et reconstruire les infrastructures touchées, notamment les routes nationales 6 et 50, essentielles pour le transport et la mobilité des habitants.
Les autorités ont également promis une assistance immédiate aux familles affectées par ces intempéries. Le ministre de la Solidarité nationale, Mme Kaoutar Krikou, a notamment souligné l’importance de la prise en charge des foyers sinistrés et de la coordination des efforts entre les différents ministères pour restaurer les zones affectées.