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À 81 ans, Zohour passe son bac pour réaliser son rêve d’université

À 81 ans, elle prépare le bac en sciences pour réaliser son rêve : entrer à l’université. Respect éternel !

Dans un pays où la quête du savoir est parfois interrompue par les difficultés de la vie, l’histoire de Zohour, une Algérienne de 81 ans, résonne comme une source d’inspiration rare et bouleversante. À un âge où beaucoup se retirent de la vie active, cette grand-mère courageuse s’est engagée sur le chemin exigeant de l’apprentissage, avec un seul objectif en tête : décrocher le baccalauréat et s’inscrire à l’université.

Le début d’un parcours hors du commun

Tout a commencé dans les années 1990, lorsque Zohour, alors âgée d’une cinquantaine d’années, a décidé de prendre sa revanche sur le destin en intégrant un centre d’alphabétisation. C’est en 1997 qu’elle entame ses premiers cours, animée par une soif inépuisable de savoir. Après deux à trois années d’apprentissage acharné, elle obtient son certificat d’alphabétisation. Ce moment fut une révélation pour elle.

« La cheikha (enseignante) nous a dit : si vous avez encore envie d’apprendre, vous pouvez vous inscrire pour continuer vos études par correspondance. Et c’est ce que j’ai fait. » raconte-t-elle avec un sourire timide mais résolu.

Une élève pas comme les autres

Depuis, Zohour n’a plus lâché ses livres. Elle s’est inscrite en candidat libre dans la filière des sciences expérimentales, l’une des plus exigeantes. Sa méthode d’apprentissage est aussi moderne que singulière : sans recours à un professeur ni à des cours particuliers, elle s’appuie uniquement sur une tablette électronique connectée à Internet.

« Je ne peux plus me déplacer facilement à cause de mes jambes. J’ai donc rapporté les cours à la maison, et j’étudie depuis mon salon, en toute autonomie. »

Elle révise quotidiennement, souvent en compagnie de sa fille qui l’encourage et la soutient dans cette aventure académique hors norme. Ensemble, elles partagent ce rêve universitaire, comme une transmission intergénérationnelle inversée.

Une volonté plus forte que l’âge

Ce qui force l’admiration, c’est la détermination de Zohour à ne jamais céder au découragement. La maladie, l’âge, la fatigue… rien ne semble entamer sa volonté de réussir. Pour elle, apprendre n’est pas un luxe réservé à la jeunesse, mais un droit fondamental pour tous les âges.

« Cherchez le savoir du berceau à la tombe. » dit-elle, en citant un célèbre adage. Et sa vie en est l’illustration parfaite.

Un symbole national d’espoir et d’inspiration

L’histoire de Zohour dépasse le simple cadre personnel. Elle incarne l’exemple d’une Algérie résiliente, fière et ambitieuse, où l’instruction reste un vecteur d’émancipation. Son parcours remet en question les idées reçues sur l’âge, le genre, et même les limites du système éducatif traditionnel.

Zohour est aujourd’hui une figure médiatique malgré elle, admirée sur les réseaux sociaux et saluée par les enseignants, les parents et les élèves. Elle est la preuve vivante que le rêve universitaire ne connaît pas de date d’expiration.

Et si son exemple pouvait inspirer d’autres grands-mères, mères ou jeunes filles à franchir le pas vers l’apprentissage, alors son combat n’aura pas été vain.

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