
5G en Algérie : vers une connectivité dix fois plus rapide
L'Algérie se prépare à entrer dans l'ère de la 5G avec un lancement prévu en 2025. Découvrez les enjeux de cette révolution numérique.
Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la réalisation d’études approfondies pour la transition vers la technologie 5G, considérée comme un levier stratégique de la transformation numérique en Algérie. Cette nouvelle génération de réseau mobile promet une vitesse de connexion dix fois supérieure à celle de la 4G, ouvrant ainsi la voie à des applications révolutionnaires, notamment dans les domaines de la télémédecine et des communications instantanées.
5G en Algérie : Une vitesse de connexion décuplée
Selon Younes Kara, expert en télécommunications, la 5G représente une avancée majeure par rapport aux générations précédentes. Alors que la 4G offre un débit maximal d’environ 1 gigabit par seconde (1000 Mbps), la 5G pourrait atteindre jusqu’à 10 gigabits par seconde (10 000 Mbps), soit une performance équivalente à celle de la fibre optique. Cette rapidité permettra un transfert quasi instantané des données, avec un temps de latence réduit à moins de 10 % d’une seconde.
Cette amélioration significative favorisera le développement de nouvelles applications, notamment dans le domaine médical. Par exemple, un chirurgien basé à Alger pourra opérer un patient situé à Béchar en temps réel, sans délai perceptible. De même, les jeux en ligne, le streaming haute définition et les communications vidéo bénéficieront d’une fluidité inédite.
Un déploiement en plusieurs étapes
Cependant, le passage à la 5G nécessitera des investissements importants. Pour garantir une couverture optimale, les opérateurs devront installer un nombre accru d’antennes relais, y compris dans les zones reculées. Actuellement, l’Algérie accuse un retard dans ce domaine, alors que la 5G a déjà été déployée dans de nombreux pays depuis plus de sept ans.
Les trois opérateurs algériens (Mobilis, Djezzy et Ooredoo) devront se conformer à un cahier des charges strict, définissant les normes techniques, les fréquences attribuées et les obligations en matière d’investissement. Selon Kara, les autorités devront accélérer les procédures d’attribution des licences et simplifier les démarches administratives pour éviter tout retard.
Vers une Algérie connectée et compétitive
Le président Tebboune a insisté sur l’importance de cette transition pour positionner l’Algérie comme un acteur technologique régional. Les études en cours devront également envisager l’évolution vers la 5G+, voire préparer l’arrivée de la 6G, afin d’éviter un nouveau retard technologique.
Par ailleurs, Kara a souligné la nécessité de renforcer les sanctions contre les opérateurs qui ne respectent pas leurs engagements en matière de qualité de service pour les réseaux 3G et 4G. Dans d’autres pays, les régulateurs n’hésitent pas à imposer des amendes, voire à retirer les licences en cas de manquements répétés.
Le déploiement de la 5G en Algérie représente un enjeu économique et technologique majeur. Si les défis logistiques et réglementaires sont relevés, cette technologie pourrait transformer profondément le paysage numérique algérien.