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#StopGaloufa : L’Algérie met fin aux abattages sauvages

L’Algérie dit stop aux abattages sauvages et ouvre la voie à une politique respectueuse des animaux.

L’Algérie vient d’opérer un changement majeur dans sa politique de gestion des animaux errants. Le 15 novembre, le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a ordonné l’arrêt immédiat de toutes les opérations d’abattage dites « sauvages » ou « anarchiques » menées dans plusieurs communes du pays. Une décision rare, largement saluée par les associations de protection animale, les vétérinaires et de nombreux citoyens.

Cette annonce marque une rupture avec une pratique longtemps contestée, aussi bien pour son inefficacité que pour sa brutalité. En effet, les images et témoignages d’animaux abattus par armes à feu, empoisonnés ou frappés à mort avaient suscité une vague d’indignation, poussant des militants écologistes et des organisations de défense des animaux à interpeller les autorités.

Une réaction ferme face à des pratiques brutales

Le ministère a indiqué avoir reçu de nombreux signalements concernant des actes d’abattage aléatoires de chiens et de chats errants dans plusieurs communes. Ces opérations, menées dans un cadre souvent improvisé, utilisaient des méthodes considéré comme inhumaines et contraires aux valeurs de la société algérienne.

Pour les services du ministre Yacine Oualid, ces pratiques portent atteinte à l’image de l’Algérie à l’international. Elles contredisent également les principes éthiques et religieux qui prônent la préservation de toute forme de vie.

Mais au-delà de l’aspect moral, le ministère rappelle que ces campagnes massives d’abattage n’ont jamais prouvé leur efficacité. Au contraire, de nombreuses études internationales démontrent que la suppression brutale d’animaux errants crée un vide écologique rapidement comblé par d’autres espèces, notamment les rats et divers rongeurs.

#StopGaloufa : le passage à une politique moderne et durable

Face à cet échec répété, le ministère a annoncé la mise en place d’une nouvelle stratégie nationale, conforme aux normes internationales en matière de gestion des populations animales. Cette politique repose principalement sur trois axes :

1. La stérilisation et le recensement des animaux errants

Les animaux capturés seront stérilisés avant d’être relâchés dans leur environnement d’origine. Cette méthode, déjà appliquée dans de nombreux pays, permet une réduction progressive et naturelle des populations, tout en évitant leur reproduction incontrôlée.

2. La vaccination de grande envergure

Le ministère prévoit le lancement de campagnes massives de vaccination, notamment contre la rage, maladie encore présente dans certaines régions. L’objectif est double : protéger la santé publique et limiter les risques sanitaires pour les citoyens.

3. La création de refuges dédiés

Le département de Yacine Oualid s’engage également à mettre en place des refuges sous supervision vétérinaire. Ces structures serviront à accueillir temporairement les animaux errants, à les soigner et à les intégrer dans un programme de suivi.

Une victoire pour les associations et les défenseurs des animaux

Depuis plusieurs années, les ONG et les bénévoles alertent sur la cruauté de certaines opérations d’abattage. Leur mobilisation continue — campagnes sur les réseaux sociaux, pétitions, reportages, appels publics — a fini par porter ses fruits.

Pour eux, cette décision représente une reconnaissance institutionnelle du rôle des animaux dans l’équilibre urbain, mais aussi une avancée civilisationnelle.

Elle marque également un premier pas vers la construction d’une approche plus compassionnelle, scientifiquement fondée et respectueuse des valeurs sociétales.

Une Algérie en transition vers une gestion éthique de la faune urbaine

La mise en œuvre de cette nouvelle politique nécessitera une collaboration étroite entre les collectivités locales, les vétérinaires, les associations et les citoyens. Mais elle symbolise déjà un tournant important : celui d’une Algérie qui choisit de rompre avec des pratiques anciennes pour adopter une gestion durable, humaine et responsable de ses animaux errants.

Ce changement ambitieux pourrait bien positionner l’Algérie parmi les pays engagés dans une politique moderne de cohabitation entre l’homme et la faune urbaine.

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