In Salah : l’Algérie lance une expérience pionnière pour stabiliser les dunes de sable (VIDÉO)
Lutte contre le sable : l’Algérie teste des méthodes innovantes pour stabiliser les dunes de sable à In Salah.
L’Algérie inaugure une expérience scientifique sans précédent dans le désert d’In Salah, visant à stabiliser mécaniquement les dunes de sable pour freiner l’avancée des sables qui menace de plus en plus les zones sahariennes et steppiques. Ce projet innovant est mené par l’Institut National de la Recherche Forestière (INRF), en partenariat avec des chercheurs spécialisés dans la lutte contre la désertification. Cette initiative souligne l’engagement de l’Algérie à trouver des solutions pratiques face à un phénomène naturel en expansion.
Selon Abdelkader Hanini, conservateur des forêts, In Salah a été choisie pour cette première phase expérimentale en raison de la gravité du problème dans cette région. Ce choix stratégique repose sur une étude scientifique minutieuse, menée par des experts de l’INRF, qui ont étudié les meilleures méthodes de stabilisation pour s’adapter aux caractéristiques uniques des sols sahariens.
Les techniques mécaniques : Une approche innovante
La méthode utilisée dans cette expérience repose sur des techniques mécaniques de stabilisation. Kamel Toulba, représentant de l’INRF, a expliqué que des colonnes en plastique sont fixées dans le sable et maintenues par des bandes plastiques disposées en forme de quadrillage. Ces quadrillages permettent de stabiliser le sol et de créer des conditions favorables à la plantation d’arbustes, ce qui contribue à solidifier davantage la structure du sable et à empêcher son déplacement par le vent.
L’expérience s’inspire des succès obtenus dans d’autres régions, notamment dans la région de Djelfa, où une zone autrefois dominée par des dunes a été transformée en forêt grâce à des plantations réussies et une méthode de stabilisation similaire. Ce modèle réussit à contenir efficacement l’avancée des sables tout en redonnant vie aux terres menacées.
Un terrain fertile et des ressources adaptées
Les conditions naturelles d’In Salah, incluant la fertilité du sol et la disponibilité de l’irrigation goutte-à-goutte, augmentent les chances de succès de cette initiative. Kamel Toulba a exprimé son optimisme quant à la réussite de cette technique dans la région, notamment grâce à la capacité des jeunes arbustes à se développer rapidement avec des ressources en eau adaptées aux conditions climatiques rigoureuses du désert algérien.
Les bénéfices de cette expérimentation pourraient être considérables : stabiliser les dunes de sable est essentiel pour protéger les infrastructures locales et le réseau routier, notamment la route nationale n°1, souvent menacée par les déplacements de sable.
Un projet en deux phases : Stabilisation mécanique et biologique
Le projet expérimental s’étend sur une parcelle d’un hectare et se déroule en deux phases. La première phase est strictement mécanique et consiste à stabiliser le sol avec des infrastructures plastiques. Une fois cette étape achevée, la seconde phase introduira des techniques biologiques, à savoir la plantation de végétation indigène pour ancrer définitivement le sable.
Cette méthode en deux étapes permet de combiner les avantages de la technologie moderne avec les solutions naturelles, offrant ainsi une approche holistique de la lutte contre la désertification.
Financement et perspectives d’avenir
Pour cette première phase, l’Institut National de la Recherche Forestière assure la prise en charge des coûts. Les autorités locales se chargeront de financer la deuxième phase du projet. Cette collaboration entre différentes instances publiques reflète la prise de conscience croissante en Algérie face à l’urgence de préserver les ressources naturelles et de lutter contre l’avancée des sables.
L’expérience menée à In Salah pourrait servir de modèle pour d’autres régions sahariennes et steppiques en Algérie, ainsi que pour les pays voisins confrontés aux mêmes défis. Ce projet pionnier pourrait bien être le début d’une solution durable pour la protection des écosystèmes fragiles de la région saharienne.