
Un nouveau recrutement exceptionnel de médecins pour soigner le Sud
Les wilayas du Sud renforcent leurs équipes médicales grâce à un recrutement exceptionnel autorisé par l'État.
Dans une démarche résolument tournée vers l’équité territoriale en matière d’accès aux soins, la Direction générale de la Fonction publique a récemment autorisé, à titre exceptionnel, le recrutement de médecins généralistes contractuels dans les établissements de santé publics situés dans les wilayas du Sud algérien. Cette décision, conforme au décret présidentiel n°21-117 du 22 mars 2021, s’applique également aux nouvelles wilayas créées lors de la dernière réforme administrative.
L’objectif est clair : pallier le déficit chronique en médecins généralistes dans ces régions souvent éloignées et peu accessibles, et assurer ainsi une continuité des soins au bénéfice des populations locales. Ce recrutement exceptionnel concerne l’année budgétaire 2025 et intervient en attendant l’organisation de concours nationaux pour pourvoir des postes permanents.
Un processus encadré pour garantir la transparence
Les autorités ont souligné l’importance du strict respect des réglementations en vigueur dans la mise en œuvre de cette opération de recrutement. Des mécanismes de contrôle seront mis en place afin d’assurer que l’ensemble des procédures se déroule dans la transparence, garantissant ainsi l’égalité des chances entre les candidats.
Ce dispositif exceptionnel témoigne d’une volonté politique forte d’agir de manière rapide et pragmatique face à une réalité médicale préoccupante dans certaines régions du pays.
Une pénurie structurelle dans le Grand Sud
Depuis plusieurs années, la question du manque de médecins dans les wilayas du Sud revient de manière récurrente sur la table des débats publics. Ce déficit se traduit par une pression accrue sur les structures hospitalières existantes et, bien souvent, par des parcours de soins compliqués pour les patients, obligés de parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour consulter un spécialiste ou bénéficier d’un traitement approprié.
Face à cette situation, le gouvernement a lancé, dès 2023, un plan de renforcement des effectifs médicaux dans le Sud. Pas moins de 577 médecins spécialistes ont été affectés aux structures de santé des régions méridionales, avec un complément de 150 spécialistes supplémentaires au début de l’année 2024.
Des contrats incitatifs pour retenir les compétences
Conscient des difficultés liées à l’attractivité de ces zones, le ministère de la Santé a opté pour des contrats de six ans destinés aux médecins spécialistes affectés dans le Sud. Ces contrats visent à stabiliser les équipes médicales et à favoriser une implantation durable des professionnels de santé dans les wilayas concernées.
Il ne s’agit pas uniquement de répondre à un besoin ponctuel, mais bien de construire une présence médicale solide et continue, à même de garantir une prise en charge sanitaire efficace à long terme.
Former localement pour mieux soigner localement
En parallèle, une autre initiative stratégique a été lancée : la formation spécialisée de médecins généralistes originaires des régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Ce programme vise à doter ces professionnels de compétences avancées, afin qu’ils puissent répondre plus efficacement aux besoins spécifiques des populations locales.
En renforçant les capacités médicales des praticiens issus du terrain, l’État espère à la fois limiter la dépendance aux renforts venus du Nord et encourager une meilleure adéquation entre l’offre de soins et les réalités locales.
Une vision à long terme pour un accès équitable aux soins
Ces différentes mesures s’inscrivent dans une approche globale de renforcement du système de santé, visant à réduire les disparités régionales et à garantir à chaque citoyen un accès équitable à des soins de qualité, quel que soit son lieu de résidence.
Le Sud, souvent perçu comme oublié ou négligé, bénéficie aujourd’hui d’une attention particulière, dans une logique de rééquilibrage et de justice sociale. Il reste maintenant à pérenniser ces efforts par des politiques de santé ambitieuses, capables de transformer les initiatives ponctuelles en acquis durables.