Razik Nedder sillonne le Sud algérien à la recherche des talents de demain

Alors que le football moderne se nourrit de statistiques, de vidéos et de bases de données, Razik Nedder, sélectionneur national des moins de 20 ans, a fait un choix à contre-courant : aller lui-même sur le terrain, parfois loin des grandes villes, pour découvrir les talents de demain.

À 38 ans, ce technicien algérien né en France s’impose déjà comme l’un des visages les plus marquants du renouveau du football algérien des jeunes. Sa récente tournée de plusieurs jours dans le Sud algérien a fortement marqué les esprits, tant par sa symbolique que par son ambition.

Le Sud algérien, un vivier longtemps sous-estimé

Pendant cinq jours, Razik Nedder s’est rendu dans plusieurs wilayas du Sud afin d’observer des jeunes joueurs évoluant loin des circuits traditionnels de détection. Cette démarche tranche avec les pratiques habituelles, souvent concentrées sur les grands centres urbains du Nord ou sur les académies européennes.

Pour le sélectionneur des U20, le talent n’a pas de géographie. Le désert, les régions enclavées et les championnats locaux peuvent cacher des profils bruts, capables de rivaliser avec les meilleurs s’ils bénéficient d’un encadrement adapté.

Razik Nedder : une vision élargie du scouting national

Avant d’atteindre le Sud, le sélectionneur avait déjà parcouru de nombreux stades à travers le pays, multipliant les observations et les échanges avec les éducateurs locaux. En parallèle, il suivait de près les jeunes Algériens évoluant dans les clubs européens, notamment en France.

Des profils prometteurs comme Saïd Ramadnia, ailier gauche de 16 ans évoluant avec les U19 de l’Olympique de Marseille, illustrent cette double approche : connecter la diaspora aux talents locaux, sans négliger aucune région du pays.

Une méthode héritée de la formation française

Ancien formateur et entraîneur au sein de l’AS Saint-Étienne, Razik Nedder possède une solide expérience dans le développement des jeunes joueurs. Il est notamment reconnu pour avoir contribué à la formation de William Saliba, aujourd’hui défenseur d’Arsenal, lorsqu’il évoluait dans les catégories jeunes du club français.

Cette culture de la formation explique son attachement au repérage précoce et à l’accompagnement humain. Pour lui, découvrir un talent ne suffit pas : il faut lui ouvrir un chemin clair vers le haut niveau.

Des jeunes convaincus par un projet concret

Les nombreux déplacements du sélectionneur ont également renforcé sa crédibilité auprès des jeunes joueurs et de leurs familles. Contrairement aux discours abstraits, sa présence sur le terrain est perçue comme un signe de sérieux et d’engagement.

Plusieurs joueurs, y compris des binationaux évoluant en Europe, ont accepté de rejoindre la sélection algérienne des U20 après avoir adhéré à ce projet structuré, soutenu par la Fédération algérienne de football.

Une reconnaissance populaire grandissante

Sur les réseaux sociaux, les images et récits de ses tournées dans le Sud ont largement circulé, suscitant admiration et espoir. À tel point que le sélectionneur des U20 est devenu, en quelques semaines, l’un des techniciens les plus suivis et commentés en Algérie, éclipsant parfois l’actualité de l’équipe première.

Cette popularité s’explique par une réalité simple : les Algériens se reconnaissent dans cette démarche de proximité, qui valorise toutes les régions du pays sans distinction.