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L’Algérie verdit son Sahara : 500.000 hectares en terres agricoles

Vers l'autosuffisance : le Sahara algérien se prépare à accueillir des cultures stratégiques.

L’Algérie se lance dans un projet ambitieux et innovant pour verdir une partie de son immense désert saharien, visant à transformer 500.000 hectares en terres agricoles fertiles. Ce projet, essentiel pour la sécurité alimentaire du pays, devrait permettre de produire du blé dur, des graines oléagineuses et des légumes secs, réduisant ainsi la dépendance de l’Algérie aux importations alimentaires.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement agricole, Youcef Chorfa, a révélé ce mardi 2 juillet à Blida le démarrage de ce vaste projet. « Nous entamons dès cette année la mise en valeur de 500.000 hectares dans les wilayas du sud pour accroître les capacités nationales de production de blé et atteindre l’autosuffisance », a-t-il affirmé, d’après l’agence officielle APS.

Une coopération internationale pour un projet gigantesque

Pour mener à bien ce projet titanesque, l’Algérie mise sur la coopération internationale, notamment avec l’Italie et le Qatar. Plusieurs entreprises de ces pays ont déjà manifesté leur intérêt et leur engagement en annonçant des investissements significatifs dans le Sahara algérien.

L’entreprise italienne Bonifiche Ferraresi (BF) a obtenu une concession de 36.000 hectares dans le sud de l’Algérie pour développer la culture du blé dur, une partie de cette production étant destinée à l’exportation vers l’Italie.

Du côté qatari, le géant Baladna a décidé d’investir en partenariat avec le Fonds national d’investissement (FNI) dans une ferme géante à Adrar, abritant 270.000 vaches, pour produire de la poudre de lait et des fourrages pour le bétail. En outre, le Qatar participera également à la culture du blé dans le désert algérien dans le cadre de ce vaste projet de mise en valeur de 500.000 hectares, comme l’a précisé un communiqué du Conseil des ministres publié le 23 juin.

Un délai de trois ans pour un objectif ambitieux

Le ministre de l’Agriculture a fixé un délai de trois ans pour mener à bien la transformation des 500.000 hectares de terres sahariennes en terres agricoles. Ces nouvelles surfaces agricoles seront réservées aux cultures stratégiques, essentielles pour assurer la sécurité alimentaire du pays et réduire sa forte dépendance aux importations.

Augmentation des capacités de stockage du blé

Le plan national des cultures stratégiques ne se limite pas à l’augmentation de la production de blé. Il englobe également d’autres filières telles que les légumineuses, les graines oléagineuses et les semences, selon le ministre de l’Agriculture.

 

Dans le cadre de ce plan, des travaux ont été lancés ce mardi à Soumaâ, dans la wilaya de Blida, pour la construction d’un silo de stockage de blé d’une capacité d’un million de tonnes. En présence de Youcef Chorfa, le ministre de l’Agriculture, le chantier marque le début d’une série de constructions de 30 nouveaux silos, portant ainsi la capacité de stockage des céréales à 5 millions de tonnes.

Le blé produit dans le Sahara sera stocké dans ces futurs silos. « La production de blé dur dans le sud cette année va permettre de couvrir 80 % de nos besoins de ce produit », a précisé le ministre.

Un pas de géant pour la sécurité alimentaire en Algérie

L’Algérie est l’un des plus grands importateurs et consommateurs de céréales au monde, avec un volume annuel pouvant atteindre 14 millions de tonnes, selon la FAO. La mise en valeur des terres sahariennes représente un pas de géant vers l’autosuffisance alimentaire et la sécurité alimentaire pour le pays.

Le projet de transformation de 500.000 hectares en terres agricoles dans le Sahara algérien est donc un défi colossal mais crucial pour l’avenir de l’Algérie. En misant sur la coopération internationale et en investissant massivement dans les infrastructures de stockage, le pays se donne les moyens de réussir ce pari audacieux.

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