
La Table de l’Or : l’Algérie mise sur le Sud pour relancer son secteur minier
Un projet qui brille : "La Table de l’Or" promet justice et transparence dans l’exploitation de l’or en Algérie
Dans un contexte économique en mutation, l’Algérie place une nouvelle fois son secteur minier au cœur de sa stratégie de développement durable. À ce titre, un projet retient particulièrement l’attention : « La Table de l’Or« , une initiative stratégique qui vise à structurer l’exploitation artisanale de l’or tout en garantissant une distribution plus équitable des richesses du pays.
Lors d’une réunion tenue récemment, Belkacem Soultani, président-directeur général du groupe Sonarem, a accueilli le député Ibrahim Fakhour, représentant de la circonscription d’Ain Fellah, dans la wilaya de Djanet. L’objectif principal de cette rencontre : faire le point sur les évolutions du secteur minier et examiner les perspectives à venir, en particulier dans les régions du Sud.
Un projet à portée nationale pour un enjeu local
Le député Fakhour a insisté sur l’urgence de dynamiser les mécanismes d’exploitation des ressources minières, notamment dans les régions sahariennes, longtemps marginalisées du tissu économique national. Il a souligné l’importance de lancer les grands projets miniers en attente et de les intégrer dans une logique de développement local. La mobilisation de capitaux nationaux et étrangers est considérée comme essentielle pour faire du secteur minier une véritable locomotive économique.
C’est dans ce cadre qu’a été évoqué le projet de « La Table de l’Or », une plateforme conçue pour structurer le marché, lutter contre la spéculation, et promouvoir la transparence dans l’exploitation artisanale de l’or. Les deux parties ont convenu d’accélérer sa mise en œuvre afin de renforcer la cohésion économique et sociale dans les régions du Grand Sud.

Le communiqué du groupe Sonarem précise que le projet assure une gestion équitable de la richesse souveraine dans un cadre de transparence et de justice. Une vision pleinement alignée avec les orientations du groupe, selon son PDG, qui affirme bâtir sa stratégie sur les piliers de la bonne gouvernance, de l’efficacité institutionnelle et du développement durable.
Des objectifs clairs : transparence, emploi, et développement
Belkacem Soultani a rappelé que le développement du secteur minier passe par une amélioration de la gouvernance, le renforcement des mécanismes de contrôle et d’évaluation, ainsi que par la création de véritables opportunités d’emploi. Le groupe Sonarem entend ainsi répondre aux besoins des citoyens tout en contribuant à la diversification économique du pays.
Il convient de souligner que « La Table de l’Or », implantée dans la région d’In Afalehleh, à Djanet, est opérationnelle depuis octobre 2021. Ce site stratégique s’inscrit dans le programme national de relance de l’exploitation artisanale de l’or, notamment dans l’extrême sud algérien.
Le fonctionnement est simple mais rigoureux : des échantillons de minerai (d’un diamètre inférieur à 10 mm) sont prélevés et analysés en laboratoire afin d’évaluer précisément la teneur en or. S’étendant sur une superficie de plus de 15 000 mètres carrés, ce centre est devenu un maillon central dans la valorisation du travail des artisans miniers.
Un potentiel en expansion
En 2023, le ministère de l’Énergie et des Mines a annoncé l’extraction de 245 kg d’or dans la région d’In Guezzam, une quantité acquise par l’organisme public en charge du secteur. Par ailleurs, l’État a commencé à accorder des agréments à de petites entreprises spécialisées dans la prospection, marquant ainsi une nouvelle ère pour le secteur aurifère.
Grâce à « La Table de l’Or », l’Algérie ambitionne de structurer une activité économique souvent informelle, d’attirer les investissements et de générer des ressources pérennes dans des zones frontalières longtemps oubliées.
Ce projet s’affirme ainsi comme un levier stratégique pour bâtir une économie plus inclusive et équilibrée, où chaque région peut pleinement participer à la prospérité nationale.