
Relance imminente des mines d’or de Tirek et Ammessissa à Tamanrasset en 2026
Extraction souterraine envisagée pour accéder aux réserves profondes d’or à près de 400 mètres.
Le groupe minier public algérien Sonarim prépare la relance des deux mines d’or majeures de Tirek et Ammessissa situées au sud-ouest de la wilaya de Tamanrasset, après une pause opérationnelle qui a duré plus d’une décennie. Cette reprise est prévue pour l’année 2026, et représente un tournant stratégique pour la filière aurifère algérienne, a déclaré le président-directeur général de Sonarim, Belkacem Soltani.
Un potentiel exceptionnel à exploiter
Les mines de Tirek et Ammessissa couvrent une superficie combinée de 140 800 hectares. Leur redémarrage, arrêté depuis 2013, vise notamment à augmenter la capacité de production aurifère nationale et à renforcer les réserves en or, tout en contribuant à la croissance économique locale et à la création d’emplois pour les populations de la région.
Sonarim a déjà lancé un appel d’offres international et national à destination des entreprises expertes en exploration et exploitation minière, dans l’optique de créer une joint-venture dont Sonarim détiendra 51% des parts, tandis que 49% reviendront à un partenaire local ou étranger, conformément au nouveau cadre légal des mines en Algérie.
Le projet comprend non seulement la confirmation et l’extension des réserves d’or déjà connues, mais aussi la découverte de nouveaux gisements, notamment dans la zone intermédiaire appelée « Zita ». Par ailleurs, la valorisation des résidus miniers issus des exploitations précédentes, riches en particules aurifères, est également prévue avec des technologies de récupération avancées, garantissant une exploitation durable et rationalisée des ressources.
Exploitation plus profonde et modernisation
Alors que l’exploitation précédente se faisait à ciel ouvert à une profondeur maximale de 60 mètres, les études récentes indiquent que la majeure partie de la ressource se trouve à environ 400 mètres de profondeur. Cette réalité impose le passage à une extraction souterraine, technique plus complexe et coûteuse, mais nécessaire pour accéder à des réserves estimées à près de 60 tonnes d’or, d’une valeur supérieure à quatre milliards de dollars.
La valorisation des déchets miniers laissés par les anciennes activités représente également un enjeu économique important, avec l’utilisation de méthodes d’extraction secondaires pour maximiser le rendement.
Une production nationale en hausse
Entre 2022 et septembre 2025, la production totale d’or en Algérie a dépassé les 400 kilogrammes, incluant à la fois l’exploitation industrielle et artisanale. Sonarim prévoit une augmentation significative de cette production avec la relance des mines de Tirek et Ammessissa, ainsi que l’exploitation de deux autres sites récemment licenciés à Ain Guezzam et Tikouaït, sis dans les wilayas de Tamanrasset et In Guezzam.
Le rôle central de l’exploitation artisanale, encadrée par près de 187 petites entreprises spécialisées, est également reconnu, contribuant à limiter l’extraction illégale. Pour renforcer cette branche, Sonarim a prévu l’ouverture de trois centres de traitement à Tamanrasset, Ain Guezzam et Djanet, destinés à collecter et valoriser l’or issu des activités artisanales dans des conditions de traçabilité et de transparence.