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Trésors retrouvés : Les œuvres algériennes de Harold Swanwick rentrent au bercail

"Un cadeau diplomatique pas comme les autres : 5 rares tableaux offerts par la famille Swanwick."

Dans un geste chargé de symbole, la famille du célèbre peintre britannique Joseph Harold Swanwick (1866-1929) a remis ce mardi à l’ambassadeur d’Algérie au Royaume-Uni, Noureddine Yazid, cinq tableaux et croquis réalisés lors du séjour de l’artiste en Algérie en 1895. Ces œuvres, d’une valeur historique et artistique inestimable, offrent un témoignage rare de l’Algérie de la fin du XIXᵉ siècle à travers le regard d’un maître du paysage rural.

Un héritage artistique restitué

Ros Hitley, petite-fille du peintre, a personnellement remis les œuvres lors d’une cérémonie intimiste organisée à l’ambassade d’Algérie à Londres. Les tableaux – jusqu’alors conservés dans la collection privée de la famille – capturent avec une précision ethnographique la Casbah d’Alger, ses ruelles animées et son marché traditionnel.

« Mon grand-père a toujours été profondément inspiré par ses voyages. L’Algérie a marqué son œuvre par ses couleurs et sa lumière si particulières », a confié Mme Hitley, visiblement émue. « Je suis heureuse que ces œuvres retournent enfin dans leur pays d’inspiration. »

Joseph Harold Swanwick, un témoin privilégié de l’Algérie ottomane

Membre éminent de l’Institut royal des peintres à l’huile et de l’Académie royale cambrienne, Harold Swanwick s’est illustré comme l’un des grands paysagistes de l’ère victorienne. Son passage en Algérie en 1895 – alors sous domination française – correspond à une période charnière où l’art orientaliste européen redécouvrait les lumières nord-africaines.

Dans son ouvrage « Harold Swanwick : La vie rurale et les paysages » (2022), le critique d’art Timothy Wilcox souligne : « Ses croquis algériens révèlent une approche humaniste rare pour l’époque. Loin des clichés exotiques, Swanwick capte l’âme des lieux avec une empathie remarquable. »

Une seconde vie pour les œuvres

L’ambassadeur Yazid a salué ce « geste d’amitié exceptionnel » et confirmé que les tableaux seraient exposés au public algérien : « Ces œuvres rejoindront les collections nationales. Elles constituent un pont artistique entre nos peuples et un témoignage précieux sur notre patrimoine architectural. »

La Casbah représentée par Swanwick – classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1992 – apparaît dans toute sa splendeur ottomane, avant les transformations urbaines du XXᵉ siècle. Les experts y voient une opportunité unique d’étudier l’évolution de la médina algéroise.

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