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Ghardaïa : Près de 2 000 oiseaux nicheurs recensés dans les zones humides

Près de 2 000 oiseaux nicheurs recensés à Ghardaïa — un signal fort pour la biodiversité saharienne !

Par une chaleur étouffante et malgré les effets du changement climatique, la biodiversité résiste encore à Ghardaïa. Entre le 20 mai et le 15 juin 2025, pas moins de 1 983 oiseaux d’eau nicheurs ont été recensés dans les zones humides naturelles et artificielles de Ghardaïa, selon les données de la Conservation locale des forêts.

Cette opération de recensement s’inscrit dans le cadre des activités du Réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA), à l’occasion de deux événements majeurs : la Journée mondiale des oiseaux migrateurs et la Journée internationale de la biodiversité.

Ghardaïa : Un carrefour migratoire stratégique

Ghardaïa, en raison de sa géographie et de la présence de zones humides, représente une escale essentielle sur l’axe migratoire Afrique-Europe. Certaines zones artificielles comme Kef El-Doukhane, issues du traitement des eaux usées de la vallée du M’zab, sont devenues de véritables refuges pour des espèces nicheuses.

Le conservateur des forêts de la wilaya, Abdelaziz Alioua, précise que neuf zones humides ont été visitées durant cette campagne, allant des stations d’épuration à Tajnint (El Atteuf), Berriane, Guerrara et Zelfana, aux rejets aquatiques de Métlili et Oued Nechou. Ces sites, bien que parfois artificiels, abritent une biodiversité précieuse, dont certaines espèces menacées selon la liste de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Une diversité fragile sous pression

zones humides
Tadorne casarca (Ruddy shelduck)

Pas moins de 15 espèces avifaunes nicheuses avérées ont été observées, dont des oiseaux emblématiques comme la Tadorne casarca, l’Échasse blanche, la Marmaronette marbrée, la Gallinule poule-d’eau, le Fuligule nyroca ou encore le Canard colvert.

Pour déterminer les populations nicheuses, les ornithologues se sont basés sur des indices concrets tels que la présence de nids, d’œufs ou de poussins sur les différents sites. Toutefois, les experts ont relevé une baisse significative par rapport aux années précédentes.

Les causes sont multiples : sécheresse prolongée, assèchement de plans d’eau, perturbations humaines ou encore tempêtes de sable qui ont balayé la région au printemps 2025. Le réchauffement climatique, en particulier, continue d’altérer les conditions de reproduction et d’hébergement de la faune sauvage.

Des enjeux scientifiques et écotouristiques

Outre leur rôle écologique crucial, ces zones humides pourraient devenir de véritables pôles de tourisme écologique et de recherche scientifique. Leur éloignement des zones urbaines et leur richesse naturelle en font des laboratoires à ciel ouvert, à condition de poursuivre leur protection active.

La présence continue — bien que déclinante — d’oiseaux nicheurs est un indicateur positif de la résilience écologique de la région. Les autorités et les associations espèrent que ces efforts de suivi et de sensibilisation contribueront à une meilleure gestion des écosystèmes du Sud algérien.

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