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L’Algérie multiplie par 70 ses importations de panneaux solaires

Le soleil algérien devient une ressource stratégique pour l’avenir énergétique du pays.

L’Algérie franchit une étape décisive dans sa transition énergétique. Selon un rapport récent d’une unité internationale de recherche dans le domaine de l’énergie, le pays a multiplié par 70 ses importations de panneaux solaires en provenance de Chine au cours des neuf premiers mois de l’année 2025. Une progression spectaculaire : de seulement 20 mégawatts importés en 2024, l’Algérie est passée à 1,4 gigawatt en 2025, marquant une dynamique sans précédent dans la mise en œuvre de projets d’énergie renouvelable sur l’ensemble du territoire national.

Une répartition mensuelle révélatrice d’un changement de stratégie

Les données montrent que janvier et septembre ont été les mois les plus chargés en volume d’importations.

Le reste de l’année témoigne également d’une cadence soutenue :
10 MW en février, 60 MW en mars, 160 MW en avril, 150 MW en mai, 90 MW en juin, 210 MW en juillet, et 90 MW en août.

Ces fluctuations reflètent la progression des chantiers de construction de stations photovoltaïques, mais également la montée en puissance de la demande en équipements nécessaires à la réalisation des objectifs nationaux.

Un objectif stratégique : réduire la dépendance au gaz

L’Algérie, dont la production électrique repose encore largement sur le gaz naturel, s’est engagée dans une politique affirmée de diversification énergétique. L’objectif annoncé est clair : atteindre plus de 15 gigawatts d’énergie renouvelable installée d’ici 2035.

Dans ce cadre, plusieurs chantiers structurants ont été lancés :

  • La mise en œuvre d’une nouvelle centrale solaire de 80 MW, dont la première phase sera livrée entre décembre 2025 et janvier 2026.

  • Le programme national lancé en 2024 prévoyant la construction de 20 centrales solaires, dont :

    • 15 centrales totalisant près de 2 GW

    • 5 centrales supplémentaires pour 1 GW

  • Des projets déjà en cours, tels qu’une centrale de 200 MW, ainsi que trois autres sites variant entre 80 et 220 MW.

Ces investissements témoignent d’une stratégie à long terme visant à optimiser la production électrique, sécuriser l’approvisionnement national et libérer une partie du gaz utilisé pour l’exportation, un enjeu crucial dans le contexte énergétique international.

Une montée en puissance progressive mais déterminante

Jusqu’à fin 2024, la capacité installée en énergie renouvelable en Algérie ne dépassait pas 601 MW. Le passage à 1,4 GW d’importations en moins d’une année constitue donc un tournant majeur. Cela ne signifie pas seulement une augmentation d’équipements : c’est le signe d’un accélérateur industriel, d’un changement d’échelle et d’une volonté politique assumée de moderniser le modèle énergétique national.

Une transition qui s’inscrit dans une vision globale

La transition énergétique algérienne n’est pas uniquement technique ; elle est aussi économique et géopolitique. En renforçant sa capacité à produire de l’électricité solaire, l’Algérie :

  • réduit sa dépendance aux hydrocarbures,

  • améliore sa résilience énergétique,

  • et se positionne comme acteur futur de l’énergie propre dans la région méditerranéenne.

Ces évolutions pourraient à terme ouvrir la voie à des exportations d’électricité verte, voire d’hydrogène vert, un secteur en pleine expansion mondiale.

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