
Ligne Alger – Tamanrasset : l’Algérie accélère son réseau ferroviaire stratégique
Laghouat, Ghardaïa et El Meniaa bientôt reliées par train
L’Algérie vient de franchir une étape décisive dans l’un de ses projets ferroviaires les plus ambitieux. Un décret exécutif, publié au Journal officiel n°53 et signé le 6 août 2025 par le Premier ministre Nadir Larbaoui, officialise la déclaration d’utilité publique pour la réalisation de deux tronçons stratégiques de la ligne de chemin de fer reliant Alger à Tamanrasset. Cette décision confirme la volonté des pouvoirs publics de renforcer les infrastructures nationales et de désenclaver le Grand Sud.
Deux tronçons, près de 500 km de réseau ferroviaire
Le projet concerne deux segments majeurs :
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Laghouat – Ghardaïa : 265 km
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Ghardaïa – El Meniaa : 230 km
Au total, ce sont 495 kilomètres de voies qui seront aménagés, traversant les wilayas de Laghouat, Ghardaïa et El Meniaa. Pour ces travaux, l’État a déclaré d’utilité publique une surface estimée à 3 019 hectares de terrains.
Détails du premier tronçon : Laghouat – Ghardaïa
Ce segment de 265 km inclut une série d’infrastructures lourdes :
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Des travaux de terrassement généralisés
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21 ponts
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17 ouvrages ferroviaires
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14 ouvrages routiers
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Un tunnel et 55 passages de canalisations
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5 gares voyageurs (Blel, Hassi R’mel, Berriane, Oued N’sou et Metlili)
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3 gares d’intersection
Détails du second tronçon : Ghardaïa – El Meniaa
S’étendant sur 230 km, il prévoit :
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Des travaux de terrassement généralisés
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6 ponts
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35 ouvrages ferroviaires
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7 ouvrages routiers
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3 passages de canalisations
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3 gares voyageurs (Mansourah, Hassi El Fell, Hassi El Gara)
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3 gares d’intersection
Une infrastructure d’intérêt stratégique
Le décret insiste sur l’importance stratégique de cette ligne, conçue pour relier le nord et le sud du pays, faciliter le transport des voyageurs et des marchandises, et stimuler le développement économique des zones sahariennes. Cette ambition s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme national visant à moderniser les réseaux de transport et à renforcer l’intégration territoriale.
Des indemnisations garanties pour les propriétaires
La réalisation de ces travaux nécessitant l’expropriation de terrains, le texte précise que toutes les procédures se feront conformément à la législation en vigueur. Les propriétaires concernés bénéficieront de compensations financières via le Trésor public, garantissant la protection de leurs droits et intérêts.
Un projet déjà étudié sur plus de 1 000 km
Fin 2024, l’Agence nationale d’études et de suivi des investissements ferroviaires avait achevé les études portant sur 1 048 km de ligne pour l’axe Alger – Tamanrasset. Ces études couvraient plusieurs sections, dont :
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Chiffa – Boughezoul : 153 km
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Laghouat – Ghardaïa : 265 km
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Ghardaïa – El Meniaa : 230 km
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El Meniaa – In Salah : 400 km
Une priorité présidentielle
Le président de la République avait déjà insisté lors d’un Conseil des ministres sur la nécessité d’accélérer la réalisation de ce projet ferroviaire. L’axe Alger – Tamanrasset est considéré comme prioritaire, non seulement pour relier le Nord au Sud, mais aussi pour ouvrir des perspectives d’interconnexion avec les pays voisins d’Afrique.
En somme, ce chantier colossal illustre la vision de l’Algérie : bâtir une infrastructure moderne, durable et tournée vers l’intégration régionale. Une fois achevé, le chemin de fer Alger – Tamanrasset constituera un levier majeur pour la mobilité, le commerce et le développement territorial.