
« La Balayette Verte » : quand les Algériens se mobilisent pour nettoyer leurs rues
Une balayette, dix mètres, un geste pour tout changer : découvrez la campagne citoyenne qui redonne espoir à l’Algérie propre.
Alors que les déchets envahissent les rues, les plages et les espaces publics en Algérie – surtout en été –, la société civile se mobilise. Des militants écologistes, des associations et des pages engagées, comme « Green Bike », ont lancé l’initiative « La Balayette Verte », ainsi que la campagne choc « Tu jettes, tu payes ». Leur but ? Faire de la propreté une responsabilité collective et sanctionner les incivilités environnementales.
Un ras-le-bol citoyen face au désordre environnemental
Partout dans les villes algériennes, les scènes de trottoirs jonchés de déchets, de jardins publics transformés en dépotoirs ou de plages défigurées par des restes de pique-nique sont devenues monnaie courante. Face à cette détérioration visible de l’espace commun, des activistes de l’association « Green Bike » (La Bicyclette Verte) ont décidé de hausser le ton.
Leur mot d’ordre est clair : l’impunité doit cesser. Après des années de campagnes de sensibilisation restées sans grands effets sur le terrain, la priorité est désormais donnée au principe de responsabilité et de sanction. « Nous avons compris qu’une partie de la population ne réagit qu’à la peur de l’amende », affirme un représentant de l’association.
« Tu jettes, tu payes » : vers la criminalisation du jet de déchets
Sous le slogan fort « Celui qui salit, doit assumer », la campagne « Tu jettes, tu payes » appelle à inscrire dans la loi la pénalisation du jet de déchets dans les lieux publics, avec des amendes immédiates pour les contrevenants. Le modèle s’inspire d’autres pays où le simple fait de jeter un papier par terre peut coûter plusieurs dizaines d’euros.
L’initiative milite aussi pour la création d’une police environnementale, dotée de pouvoirs de contrôle et de verbalisation, en partenariat avec les communes et les acteurs associatifs. « Il ne s’agit pas d’ajouter des lois, mais de faire appliquer celles qui existent déjà », précise un membre de Green Bike.
La Balayette Verte : vers une culture de l’entretien quotidien
En parallèle, une initiative plus douce mais tout aussi impactante voit le jour : « La Balayette Verte ». Elle propose aux citoyens de reprendre en main l’entretien de leur environnement immédiat, ne serait-ce que sur une dizaine de mètres devant chez eux.
L’idée est simple : chaque foyer possède un balai, alors pourquoi ne pas balayer devant sa porte ? Cette action symbolique vise à ancrer une nouvelle culture de la propreté et à documenter les efforts communautaires via des photos ou des témoignages partagés sur les réseaux sociaux.
Changer les mentalités : un défi urgent
Au-delà des actions ponctuelles, les initiateurs de ces campagnes souhaitent provoquer un véritable basculement des mentalités. Dans de nombreuses régions, nettoyer une rue ou un trottoir est encore vu comme un acte de faiblesse ou réservé aux services communaux. Il faut donc inverser cette perception et replacer la propreté au centre du civisme.
« Le volontariat ne suffit plus, il faut un travail de fond associant loi, discipline et conscience collective », explique un militant. À terme, ces campagnes espèrent amorcer une réforme législative plus large sur la protection de l’environnement urbain en Algérie.