Les zones humides en Algérie : un trésor écologique menacé

L’Algérie, pays aux vastes paysages et écosystèmes variés, compte près de 2.375 zones humides réparties sur l’ensemble de son territoire. Selon la stratégie mise en place par la Direction générale des forêts (DGF) en 2016, ces zones se divisent en 2.056 sites naturels et plusieurs autres créés par des aménagements hydrauliques tels que les barrages et les retenues d’eau. Parmi elles, 50 ont été classées d’importance internationale conformément à la convention de Ramsar.

Zones humides : Des réservoirs de biodiversité essentiels

Les zones humides jouent un rôle crucial dans la conservation de la biodiversité en abritant une multitude d’espèces animales et végétales. Elles servent de refuges naturels pour plusieurs espèces d’oiseaux, notamment les migrateurs qui transitent par l’Algérie durant leurs parcours saisonniers.

Le directeur de la protection de la faune et de la flore à la DGF, Saïd Siali, a mis en avant l’importance de ces écosystèmes fragiles et les efforts déployés pour leur préservation. Plusieurs lois ont été promulguées à cet effet, notamment la loi 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement, la loi 02-02 du 5 février 2002 concernant la protection du littoral et la loi 11-02 du 17 février 2011 sur les aires protégées.

Un élément clé de la régulation hydrique

Les zones humides ne se limitent pas à la biodiversité : elles jouent également un rôle essentiel dans la gestion de l’eau. Elles régulent les débits des rivières, préviennent les inondations et assurent l’approvisionnement en eau souterraine et de surface.

Dans le cadre de la Journée mondiale des zones humides, célébrée chaque 2 février en commémoration de la signature de la convention Ramsar en 1971, diverses activités scientifiques seront organisées afin de sensibiliser le public à l’importance de ces écosystèmes pour la faune, la flore et l’humanité.

L’importance des oiseaux d’eau dans les zones humides

La conservation des forêts de la wilaya de Boumerdès a récemment effectué un recensement des oiseaux d’eau présents dans les zones humides de la région. Près de 12.100 individus ont été comptabilités, comprenant 3.600 oiseaux migrateurs et diverses espèces nicheuses. Parmi elles figurent le héron blanc, le canard colvert, la grande et la petite aigrette blanche, la mouette blanche et la sarcelle d’hiver. Ces oiseaux se concentrent autour des plans d’eau de Keddara, Beni Amrane, El Hamiz et Naciria, ainsi que des embouchures d’oueds tels que Boumerdès et Sebaou.

Des menaces persistantes sur ces écosystèmes fragiles

Malheureusement, les zones humides algériennes sont confrontées à de nombreuses menaces. La dégradation du couvert végétal, la chasse illégale, l’expansion urbaine incontrôlée et la pollution par les eaux usées figurent parmi les principaux facteurs de destruction de ces habitats naturels. Les changements climatiques exacerbent également la situation en modifiant les équilibres écologiques et en rendant certaines zones humides plus vulnérables à l’assèchement.

Un engagement nécessaire pour la préservation des zones humides

Pour faire face à ces défis, la mobilisation de toutes les parties prenantes est essentielle. Le rôle des institutions gouvernementales, des associations de la société civile et des citoyens est déterminant dans la préservation de ces écosystèmes vitaux. Des actions concrètes doivent être menées, notamment le renforcement de la réglementation, l’amélioration de la gestion de l’eau et la sensibilisation du public à l’importance des zones humides.

Les zones humides demeurent des joyaux écologiques dont la protection conditionne non seulement l’avenir de nombreuses espèces animales et végétales, mais aussi la résilience des écosystèmes face aux changements environnementaux. L’Algérie, riche de son patrimoine naturel, se doit de continuer ses efforts pour assurer la pérennité de ces espaces et transmettre aux générat