
L’Algérie et l’Arabie saoudite : une alliance économique qui monte en puissance
Une ambition affichée : l’Arabie saoudite veut devenir le premier investisseur étranger en Algérie.
C’est une ambition qui ne passe pas inaperçue. L’Arabie saoudite vise désormais la première place parmi les investisseurs étrangers en Algérie, un objectif affiché avec fermeté lors du dernier forum d’affaires algéro-saoudien organisé dans la capitale algérienne. Ce positionnement stratégique vient concurrencer des partenaires économiques traditionnels de l’Algérie tels que la Chine, la Turquie ou encore le Qatar.
Selon les informations rapportées par le média Saudi News FR, cette volonté d’investir massivement en Algérie s’inscrit dans une logique commune de transformation économique portée par Riyad et Alger. L’Arabie saoudite, dans le cadre de sa Vision 2030, cherche à diversifier ses investissements en dehors des hydrocarbures. Un objectif que partage l’Algérie, qui aspire, elle aussi, à rompre progressivement avec sa dépendance aux recettes pétrolières et à ouvrir son économie à des partenariats durables et multiformes.
Un forum décisif pour une coopération économique renforcée
Le récent forum économique a été marqué par la signature de cinq mémorandums d’entente et accords de partenariat, couvrant des domaines clés pour l’Algérie, dont le tourisme, l’industrie, le commerce, la distribution et l’exportation.
Parmi les partenariats notables :
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Tourisme : Un mémorandum d’accord a été signé entre Touring Voyages Algérie et la société saoudienne Our World & Business Tourism, ouvrant la voie à des échanges touristiques accrus et à la création d’offres ciblées pour les voyageurs des deux pays.
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Commerce : Algerian Gulf For Business a conclu un accord commercial avec Magnum Trading, consolidant la présence saoudienne sur le marché algérien.
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Industrie : Le groupe algérien CATM s’est associé au conglomérat saoudien Al Ghaith Holding pour développer des projets industriels conjoints.
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Distribution : Un accord de distribution a été signé entre Techno Bond et Alwah Al-Khaleej Trading, ce qui permettra à l’entreprise saoudienne de nommer un distributeur agréé en Algérie.
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Exportations : Plusieurs contrats ont été signés pour renforcer les exportations algériennes vers le Royaume, avec un accent particulier sur les produits agricoles, les matériaux de construction, les appareils électroménagers, les équipements électriques et pharmaceutiques. Une ligne aérienne dédiée à l’exportation de produits agricoles a également été lancée pour accélérer les échanges logistiques.
Des échanges commerciaux en forte progression
Les résultats commencent déjà à se faire sentir. Au cours des sept premiers mois de l’année 2024, les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Arabie saoudite ont atteint 536 millions de dollars, soit une nette hausse par rapport aux années précédentes.
Cette dynamique devrait se poursuivre et s’intensifier. Les projections économiques des deux pays misent sur une augmentation significative des flux d’investissements et d’échanges commerciaux, avec des montants qui pourraient atteindre plusieurs milliards de dollars dès la fin 2025 et au courant de l’année 2026.
Arabie saoudite : Un partenariat stratégique tourné vers l’avenir
La stratégie saoudienne en Algérie est claire : diversifier ses investissements, conquérir de nouveaux marchés, et se positionner comme un partenaire économique majeur sur le continent africain. Du côté algérien, l’intérêt est tout aussi manifeste : attirer des capitaux étrangers, créer des emplois, développer des filières non pétrolières, et moderniser les infrastructures économiques.
Ce rapprochement s’inscrit dans un contexte géopolitique régional marqué par la redéfinition des alliances économiques et le besoin urgent pour les pays producteurs de pétrole de préparer l’après-hydrocarbures. En ce sens, le duo Algérie–Arabie saoudite pourrait bien devenir un levier clé de la transformation économique au Maghreb et au-delà.