Train du Sud : comment la BAD soutient la première phase du projet Alger–Tamanrasset
Désenclaver le Sud algérien : le train transsaharien progresse grâce à un financement stratégique.
L’Algérie franchit une nouvelle étape importante dans le développement de ses infrastructures de transport. La Banque africaine de développement (BAD) a récemment approuvé un prêt de 747 millions d’euros en faveur du pays, destiné à financer la première phase d’un gigantesque projet ferroviaire (Train du Sud) reliant le nord au sud du territoire, depuis Alger jusqu’à Tamanrasset dans le Sahara.
Train du Sud : Un projet majeur pour l’intégration territoriale
Ce financement, officialisé le 12 décembre 2025 par le conseil d’administration de la BAD, permettra de lancer la construction du tronçon initial du futur train transsaharien. Cette première phase couvre environ 495 kilomètres entre Laghouat, Ghardaïa et El Ménéa, constituant une étape clé du projet global qui, à terme, dépassera les 2 000 kilomètres pour relier Alger à Tamanrasset.
L’Algérie espère ainsi désenclaver les vastes régions du sud du pays, renforcer la connectivité territoriale et stimuler le développement économique de zones longtemps isolées.
Un levier de développement pour les régions méridionales
Dans un communiqué, la Banque africaine de développement a souligné que ce projet ferroviaire vise à moderniser les liaisons entre le Nord et le Sud du pays, facilitant le transport des personnes et des marchandises tout en réduisant les coûts logistiques.
Au-delà du transport, ce train transsaharien devrait favoriser une meilleure circulation des produits industriels et agricoles, tout en créant un cadre plus propice à l’exploitation durable des ressources économiques sahariennes.
Un chantier structurant et moderne
La première phase intégrera plusieurs volets techniques d’importance :
- Construction des segments prioritaires du tronçon Laghouat – Ghardaïa – El Ménéa
- Installation d’équipements ferroviaires modernes
- Mise en place de systèmes de sécurité et de signalisation de dernière génération
Selon la BAD, cette infrastructure s’inscrit dans une vision plus large de transformation économique et sociale pour l’Algérie, en lien étroit avec les priorités du gouvernement national.
Impacts socio-économiques et perspective d’avenir
L’un des objectifs déclarés de ce projet est de créer des plateformes économiques et sociales pour les jeunes, les femmes et les acteurs locaux. Celles-ci devraient contribuer à valoriser les territoires traversés, en favorisant l’emploi, le commerce et l’attractivité des zones sahariennes.
La BAD considère cette opération comme une étape essentielle dans sa collaboration avec l’Algérie, renforçant l’engagement des deux parties en faveur d’infrastructures résilientes et durables.
Vers une transformation du transport en Algérie
Avec ce financement, l’Algérie confirme sa volonté de moderniser en profondeur son réseau ferroviaire. Actuellement, seule une partie du « train du désert » est opérationnelle (notamment Alger – Blida et Boughezoul – Laghouat), mais le projet Alger – Tamanrasset ambitionne de compléter ces efforts en créant une liaison imposante et stratégique du nord au sud du pays.
À terme, ce projet pourrait non seulement désenclaver le sud algérien, mais aussi renforcer les connexions avec les pays voisins du Sahel et encourager un plus grand dynamisme économique à l’échelle régionale.
