
Tassili N’Ajjer se dresse contre Mohamed Belghith : la défense d’une identité bafouée
Les notables du Tassili condamnent une atteinte grave à l’identité amazighe et appellent à la justice.
Les déclarations controversées de l’historien Mohamed Amine Belghith continuent de susciter de vives réactions à travers tout le pays. Dernière en date, la réponse ferme d’Amine Aqqal (chef coutumier) et des notables de la région du Tassili N’Ajjer, dans le Sud-Est algérien, qui expriment leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme une attaque frontale contre l’identité amazighe et les fondements même de l’unité nationale.
Dans un communiqué publié ce vendredi soir, Ghouma El-Bekri, membre du Conseil de la Nation et figure respectée de la région, a fermement dénoncé les propos tenus par Mohamed Belghith sur la chaîne émiratie Sky News Arabia. Selon lui, ces déclarations véhiculent des « contenus dangereux et malveillants » niant l’authenticité et la légitimité historique de l’identité amazighe en Algérie et en Afrique du Nord.
Une attaque contre les fondements constitutionnels
Le communiqué souligne que les paroles de Belghith ne relèvent pas d’un simple débat intellectuel mais constituent une remise en cause directe d’un pilier de l’identité nationale, inscrit noir sur blanc dans la Constitution algérienne. En effet, la langue amazighe est reconnue comme langue nationale et officielle, au même titre que l’arabe, dans l’article 4 de la Constitution.
Les propos de Belghith, qualifiés de « vision excluante et dépassée », sont perçus comme une tentative de réécriture de l’histoire nationale et un affront à la mémoire collective forgée sur l’unité dans la diversité. Pour Ghouma El-Bekri, cette posture heurte de plein fouet les valeurs fondamentales de la République algérienne, notamment le vivre-ensemble et le respect de toutes les composantes culturelles du pays.
Un appel à l’ouverture d’une enquête et à l’application de la loi
Le sénateur n’a pas mâché ses mots : il demande l’ouverture immédiate d’une enquête officielle sur les motivations et les conséquences de ces propos. Il appelle également à l’application rigoureuse des lois en vigueur contre « quiconque se permettrait de porter atteinte à l’unité nationale ou de dénaturer les fondements de l’identité algérienne ».
Cet appel traduit une volonté de ne plus tolérer les dérives verbales jugées dangereuses pour la cohésion sociale, surtout lorsqu’elles sont diffusées sur des plateformes médiatiques étrangères perçues comme hostiles aux intérêts de l’Algérie.
Renforcer la vigilance médiatique et diplomatique
Autre point soulevé dans le communiqué : la nécessité de protéger les tribunes médiatiques nationales et la diplomatie culturelle algérienne contre toute tentative d’instrumentalisation. Ghouma El-Bekri plaide pour la promotion d’un discours unificateur qui démasque les projets de fragmentation culturelle ou identitaire venus de l’extérieur.
Il dénonce l’usage de médias étrangers aux objectifs ambigus, qui permettent à certaines voix controversées de remettre en cause des acquis historiques, linguistiques et culturels chèrement obtenus.
Un serment renouvelé à l’unité nationale
Les notables et habitants du Tassili N’Ajjer ont également réaffirmé leur attachement indéfectible à l’unité de la nation algérienne et à leur triple ancrage identitaire : amazigh, arabe et africain. Ils mettent en avant la profondeur historique et civilisationnelle de leur région, qui a toujours participé pleinement à la construction de l’État algérien moderne.
Ils affirment leur détermination à défendre, côte à côte avec l’ensemble des Algériens, les fondements sur lesquels repose la République. Pour eux, aucune tentative de division, d’où qu’elle vienne, ne saurait remettre en cause la richesse du patrimoine commun.