Rabah Asma défend l’unité nationale face à une provocation du MAK
Rabah Asma stoppe son show à cause d’un drapeau du MAK et enflamme les réseaux sociaux
La scène musicale algérienne a été secouée ce week-end par une séquence inattendue, survenue lors du concert du célèbre chanteur algérien Rabah Asma à Lille. Samedi soir, alors que la salle affichait complet et vibrait au rythme de ses succès intemporels, l’artiste a interrompu son spectacle pour dénoncer publiquement l’apparition d’un drapeau du Mouvement terroriste pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK). Une prise de position rare, directe et sans détour, qui a rapidement embrasé les réseaux sociaux et suscité un large débat autour de l’unité nationale.
Un concert sous haute émotion qui bascule en quelques secondes
Les spectateurs lillois étaient venus nombreux pour applaudir l’auteur de titres devenus cultes. Rabah Asma, figure incontournable de la chanson kabyle depuis les années 1980, revisitait son répertoire lorsque l’incident s’est produit. Alors qu’il entamait Ayadhou (Le Vent), l’un de ses morceaux emblématiques, l’artiste aperçoit soudain dans la foule un drapeau du MAK, organisation séparatiste classée terroriste en Algérie.
Visiblement irrité, il fait signe à ses musiciens d’arrêter de jouer. Le silence s’installe. Puis, d’une voix ferme, il lance : « Enlevez ce drapeau ! Vive l’Algérie pour laquelle des hommes sont morts. »
La spectatrice persiste. Rabah Asma, déterminé, poursuit : « Personne ne peut diviser l’Algérie. Elle nous appartient à tous, de l’est à l’ouest. Si vous voulez faire de la politique, ce n’est pas ici. Nous aimons l’Algérie, c’est notre pays. »
La salle retient son souffle. Quelques secondes plus tard, l’artiste relance l’ambiance avec un retentissant :
« One, two, three… viva l’Algérie ! ». Cri immédiatement repris par l’ensemble du public, dans un moment d’unité exceptionnel.
Une réaction qui embrase les réseaux sociaux
La vidéo de la scène n’a pas tardé à se répandre sur les plateformes numériques : Facebook, TikTok, X… Partout, des milliers d’internautes relaient la séquence et saluent la position de Rabah Asma. Kabyles, Algériens du nord, du sud, de l’ouest ou de la diaspora : la séquence a généré une vague de soutien rarement observée autour d’un geste artistique.
Pour de nombreux observateurs, la réaction de Rabah Asma constitue un tournant.
Jamais un chanteur kabyle de sa notoriété n’avait publiquement recadré un symbole du MAK en pleine scène, devant une salle comble. Certains parlent d’un acte de courage ; d’autres d’un rappel essentiel à la cohésion nationale.
Rabah Asma qui répond par la musique, pas par la polémique
Malgré l’ampleur de l’incident, Rabah Asma n’a publié aucun commentaire sur l’affaire. Sur ses réseaux officiels, l’artiste de 62 ans, originaire de Tizi-Ouzou, a préféré mettre l’accent sur l’énergie positive de la soirée.
Il écrit :
« Quelle soirée, quels cœurs, quelles voix ! Vous étiez magnifiques, chaleureux, vibrants… Un immense merci au public venu nombreux. »
Puis il ajoute, comme pour refermer le chapitre :
« À très bientôt… encore plus fort, encore plus haut. »
Ce silence volontaire est interprété par certains fans comme un signe de maturité : Rabah Asma refuse de transformer un geste de principe en bataille politique.
Rabah Asma, symbole d’un débat qui dépasse la musique
L’épisode survenu à Lille dépasse la simple anecdote de concert. Il illustre les tensions qui persistent dans la diaspora algérienne en France autour de la question kabyle et du MAK, souvent au centre de provocations lors d’événements culturels.
Mais ce soir-là, Rabah Asma a rappelé une réalité que beaucoup partagent : la culture – et la musique en premier lieu – est un espace de rassemblement, pas un terrain d’affrontement.
Depuis plus de quatre décennies, l’artiste tisse des ponts entre identité amazighe et appartenance algérienne. En affirmant que « personne ne peut diviser l’Algérie », il s’inscrit dans la continuité d’un engagement connu mais rarement exprimé avec autant de force en public.
Un geste qui restera dans les mémoires
Dans l’histoire récente de la scène culturelle algérienne en Europe, cet épisode marquera sans doute un avant et un après. Il témoigne d’un climat sensible, mais aussi du rôle des artistes comme médiateurs d’unité nationale.
Que l’on soit fan de musique kabyle ou simple observateur, le message envoyé par Rabah Asma à Lille résonne comme un rappel clair : l’Algérie est diverse, plurielle, mais indivisible.
















