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La route transsaharienne : l’Afrique sur le chemin de l’unité

90 % des travaux achevés : l’Afrique avance vers une intégration logistique sans précédent.

Le continent africain s’apprête à franchir une étape décisive pour son intégration économique et sa connectivité continentale. Après plusieurs décennies de planification, de coopération multilatérale et d’investissements colossaux, la Route transsaharienne, reliant Alger à Lagos et traversant six pays, affiche un taux d’achèvement record de 90 %. Son axe principal, long de 10 000 km, relie l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria, constituant l’une des infrastructures les plus ambitieuses du continent.

Un projet pharaonique pour désenclaver le Sahel

Imaginée dès les années soixante-dix comme une artère vitale du développement africain, la Route transsaharienne vise à désenclaver les pays du Sahel, leur donnant accès aux ports méditerranéens algériens et facilitant ainsi l’acheminement de marchandises et de produits de première nécessité. Pour des nations enclavées comme le Mali, le Niger et le Tchad, la finalisation de l’ouvrage représente une véritable révolution logistique, promettant une réduction des délais de transit pouvant aller jusqu’à treize jours, selon les estimations de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

100 % achevé en Algérie, mobilisation continentale

La section algérienne, d’une longueur de 2 400 km, est désormais totalement terminée. Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, souligne la nécessité d’une mobilisation coordonnée des différents secteurs économiques pour assurer une transition fluide entre la phase de construction et l’exploitation de l’infrastructure. L’accent est mis sur l’établissement d’un système de gestion et de maintenance efficace et sur la transformation de la route en corridor économique multifonctionnel, moteur d’une intégration africaine accrue.

Soutien international et gouvernance régionale

Les institutions financières internationales, notamment la Banque africaine de développement, accompagnent le projet depuis ses débuts et militent pour le parachèvement rapide des tronçons restants. Cette dimension de coopération s’est traduite par la tenue régulière du Comité de liaison de la Route transsaharienne (CLRT) qui a, lors de sa 76e réunion, réaffirmé l’engagement de tous les pays partenaires à matérialiser le rêve panafricain. Le CLRT assure également la gestion des priorités opérationnelles et la mise en place d’un modèle de gouvernance régionale orienté vers la prospérité collective.

Un corridor économique, levier du développement africain

Avec la finalisation imminente de la Route transsaharienne, l’Afrique s’apprête à transformer une simple voie de transport en un puissant corridor économique. Ce nouvel espace intégré favorisera la croissance, attirera les investissements et permettra la mise en valeur des ressources locales, tout en s’alignant sur les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine. La réussite de la Route transsaharienne et son évolution vers un corridor multimodal seront déterminantes pour le développement durable et la cohésion des peuples africains.

L’appel au secteur privé et à la coopération régionale

La nouvelle phase qui s’ouvre est celle de l’appel au secteur privé, aux investisseurs nationaux et internationaux pour exploiter le potentiel du projet. Les responsables africains insistent sur la nécessité de bâtir des synergies entre les infrastructures et les dynamiques économiques, afin de transformer la Route transsaharienne en une véritable artère de croissance inclusive.

La Route transsaharienne, dont le taux de réalisation globale atteint les 90 %, incarne aujourd’hui la réussite du dialogue et de la coopération africaine. Celle-ci n’est plus seulement un rêve d’ingénieurs et de chefs d’État : elle devient progressivement le symbole d’une Afrique plus connectéeplus solidaire et tourne résolument vers l’avenir.

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