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Thon rouge : l’Algérie récupère enfin sa part historique au sein de l’ICCAT

L’Algérie rétablie dans ses droits : hausse significative du quota de thon rouge

L’Algérie vient d’obtenir une avancée majeure dans le domaine de la pêche hauturière. Lors de la 29ᵉ session ordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT), tenue à Séville du 17 au 24 novembre 2025, le pays est parvenu à récupérer sa part historique dans la pêche au thon rouge vivant. Une progression significative qui porte désormais sa part à près de 5,10 % du quota global attribué aux États membres.

Cette décision marque la fin d’un long cycle d’injustices accumulées depuis 2010, année où la part algérienne avait été réduite de façon drastique à 1 %, en raison de l’absence de représentation nationale lors des négociations. Quinze ans plus tard, une action diplomatique coordonnée et une stratégie menée avec rigueur ont permis d’inverser la tendance.

Thon rouge : une augmentation de 437 tonnes grâce à une négociation rigoureuse

Selon le communiqué du ministère de l’Agriculture, l’Algérie a obtenu une hausse importante de 437 tonnes, faisant passer son quota de 2023 tonnes à 2460 tonnes pour la période 2026-2028. Cette réussite est le fruit d’un travail minutieux du comité de négociation algérien, qui a mené des discussions complexes et intenses face à une concurrence internationale accrue. Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a suivi personnellement le dossier, orientant les efforts afin de garantir la récupération des droits du pays.

La session de cette année a été marquée par une forte pression, plusieurs pays ayant également soumis des demandes d’augmentation de leurs parts, en parallèle avec l’intégration de nouveaux membres ayant obtenu automatiquement une portion du quota mondial. Dans ce contexte tendu, la délégation algérienne est parvenue à faire adopter une clause capitale : la réouverture du dossier algérien lors de la prochaine révision en 2028, afin d’examiner un éventuel dédommagement pour les pertes subies depuis 2010.

Une reconnaissance internationale et une représentativité renforcée

L’Algérie ne s’est pas seulement distinguée par sa capacité à défendre ses intérêts : elle a également consolidé sa présence au sein de l’ICCAT.
Le représentant algérien, Aomar Ouchli, a été réélu à la tête de la quatrième sous-commission, confirmant la confiance placée en lui par les membres de l’organisation.

Cette reconduction témoigne de la crédibilité grandissante de l’Algérie dans les instances internationales dédiées à la gestion durable des ressources halieutiques. Elle renforce également la capacité du pays à influencer les décisions et à défendre ses intérêts stratégiques.

Un tournant pour la pêche et la sécurité alimentaire

La récupération de la part historique n’est pas seulement une victoire diplomatique : elle représente aussi une avancée économique majeure.
Le thon rouge est l’un des produits halieutiques les plus prisés au monde, notamment en Méditerranée et en Asie, où il atteint des prix particulièrement élevés sur les marchés.

En augmentant son quota, l’Algérie pourra :

  • accroître ses exportations,

  • améliorer les revenus des pêcheurs,

  • renforcer la chaîne de valeur locale,

  • consolider sa sécurité alimentaire,

  • et soutenir le développement durable du secteur de la pêche.

Ce succès ouvre également la voie à une modernisation accrue de la flotte algérienne, au développement de l’aquaculture thonière et à la création d’emplois dans les industries de transformation.

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