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Notiverse, Syllabri et QeemaAI : trois innovations IA algériennes nées à l’ENSIA

Quand l’intelligence artificielle devient une réalité algérienne : trois projets ambitieux nés à l’ENSIA ouvrent la voie vers un futur numérique prometteur.

À l’aube d’une nouvelle ère numérique, l’Algérie s’apprête à franchir un cap décisif dans l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans son économie. L’École nationale supérieure d’intelligence artificielle (ENSIA), inaugurée il y a seulement quelques années, prépare la première promotion de diplômés qui feront bientôt leur entrée sur le marché du travail. Certains rejoindront des entreprises en quête de compétences de pointe, tandis que d’autres choisiront la voie de l’entrepreneuriat, armés d’outils et de projets conçus au cœur même de leur formation.

Parmi eux, Salah Eddine Makdour, étudiant en dernière année, âgé de 22 ans et originaire de Tissemsilt. Passionné de technologies depuis l’enfance, il incarne cette génération nouvelle qui voit dans l’IA non pas une abstraction, mais une ressource concrète pour améliorer le quotidien. « J’ai toujours été fasciné par les ordinateurs et les innovations numériques. En décrochant mon baccalauréat, le choix de l’ENSIA s’est imposé naturellement », confie-t-il.

Une expérience fondatrice et pionnière

Être dans la première cohorte de l’ENSIA n’a pas été sans défis. Sans modèle préalable, sans anciens étudiants pour guider leurs pas, les élèves ont dû tracer leur propre chemin. « Nous avons su transformer ces obstacles en opportunités », explique Salah Eddine. Avec ses camarades, il a participé à la création d’associations et de clubs scientifiques, véritables incubateurs d’idées et de projets. Ces initiatives ont rapidement donné naissance à des solutions numériques répondant aux besoins réels des étudiants, qu’il s’agisse d’accès à des ressources pédagogiques ou de simplification de la vie académique.

Notiverse : mettre de l’ordre dans le chaos

Premier projet phare : Notiverse. Conçu comme une application intuitive, l’outil permet aux étudiants de classer automatiquement les photos de tableaux prises en cours. Fini le désordre des images éparpillées parmi les captures personnelles ou les fichiers envoyés via WhatsApp. L’application trie, organise et rend accessibles les contenus pédagogiques en quelques clics. Ce projet a même été reconnu comme « innovant » par le ministère de l’Économie de la connaissance, une distinction qui souligne son potentiel.

Disponible via un site simple et ergonomique, Notiverse se présente sous la devise évocatrice : « Transformer le chaos en clarté ».

Syllabri : apprendre plus vite et mieux

Deuxième initiative : Syllabri, une plateforme qui aide les étudiants à synthétiser leurs cours et documents de référence grâce à l’intelligence artificielle. Contrairement aux robots de discussion classiques, Syllabri promet une approche ciblée : génération de résumés, création de quiz interactifs et explications contextualisées. « L’idée est de permettre à chaque étudiant de dialoguer avec son contenu, d’en tirer l’essentiel et d’apprendre plus efficacement », explique Salah Eddine. Une innovation qui s’inscrit dans la volonté de moderniser les méthodes d’apprentissage, en plaçant l’IA au service de la réussite académique.

QeemaAI : l’IA au service des entreprises

Le troisième projet, QeemaAI, s’adresse cette fois-ci au monde de l’entreprise. Pensé comme un assistant intelligent, il repose sur des chatbots alimentés par les données propres à chaque organisation. Ces bots peuvent répondre aux questions fréquentes des nouveaux employés, améliorer la communication interne ou encore assister les équipes commerciales dans leurs échanges avec les clients.

Plus largement, QeemaAI ambitionne de proposer des solutions modulables d’automatisation et d’aide à la décision, contribuant ainsi à la transformation digitale des grandes sociétés algériennes.

Un avenir tourné vers l’impact économique

Au-delà de ces projets, Salah Eddine nourrit une ambition claire : participer au développement d’une infrastructure solide permettant l’intégration de l’IA dans les entreprises du pays. « L’intelligence artificielle n’est pas un luxe, mais une valeur ajoutée réelle », affirme-t-il.

À travers ces initiatives, c’est tout un écosystème naissant qui se dessine. L’ENSIA démontre, via ses premiers diplômés, sa capacité à produire non seulement des compétences, mais aussi des solutions concrètes. Des solutions qui, à terme, pourraient contribuer à placer l’Algérie sur la carte des nations actives dans le domaine de l’intelligence artificielle.

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