
Vacances d’été : les Algériens dénoncent des hôtels trop chers pour peu de confort
Trois fois plus cher que la moyenne mondiale… mais pour quels services ?
Alors que l’été bat son plein et que des milliers d’Algériens planifient leurs vacances, une polémique revient avec insistance sur le devant de la scène : celle des prix pratiqués dans les hôtels algériens. Trop chers, injustifiés, disproportionnés… Le constat est sans appel, et il est cette fois porté par Mustapha Zebdi, président de l’Association de Protection et d’Orientation du Consommateur et de son Environnement (APOCE).
Dans une déclaration médiatique récente, Zebdi ne mâche pas ses mots. Il dénonce une inflation artificielle des prix de l’hôtellerie en Algérie, qui, selon lui, sont « trois fois supérieurs aux standards internationaux ». Une déclaration lourde de sens, qui alimente un débat déjà sensible autour du rapport qualité-prix dans le secteur touristique national.
Des prix élevés… pour quels services ?
Ce que pointe du doigt le président d’APOCE, ce n’est pas seulement la flambée des prix, mais également la faiblesse des prestations proposées en retour. Pour Zebdi, il ne suffit pas d’afficher des tarifs dignes de grandes chaînes internationales si les standards de qualité ne suivent pas.
« Les services sont-ils à la hauteur des tarifs ? », interroge-t-il. « Le consommateur paie cher, mais est-il au moins bien accueilli ? Trouve-t-il du confort, de la propreté, une expérience digne de ce nom ? » Autant de questions qui, selon lui, trouvent souvent une réponse négative dans les hôtels algériens.
Des arguments économiques jugés irrecevables
Certains hôteliers justifient ces prix par le poids des emprunts bancaires qu’ils doivent rembourser. Un argument que Zebdi rejette fermement. « Ce n’est pas au client de supporter les charges de l’hôtelier. Ce modèle économique est à revoir. Dans aucun pays sérieux, on ne fait payer au client les erreurs de gestion de l’établissement », souligne-t-il.
Le problème, selon lui, va bien au-delà de la simple grille tarifaire : il touche à l’orientation même du secteur hôtelier en Algérie, souvent déconnecté de la demande locale et peu adapté aux attentes des familles algériennes.
Vers un modèle touristique alternatif ?
Face à cette situation, de plus en plus d’Algériens boudent les hôtels pour se tourner vers des locations saisonnières ou des solutions d’hébergement alternatives. Cela traduit un désaveu clair du modèle hôtelier tel qu’il est proposé aujourd’hui. Ce phénomène ne peut plus être ignoré si l’Algérie souhaite réellement développer un tourisme intérieur durable, accessible et attractif.
Mustapha Zebdi appelle à un changement profond, une réforme du secteur qui passerait par une meilleure régulation des prix, l’amélioration des prestations, mais aussi un engagement clair pour satisfaire les besoins du consommateur national.
Si l’Algérie veut construire un tourisme à la hauteur de son potentiel naturel et culturel, elle devra commencer par revoir son modèle hôtelier. Car sans rapport qualité-prix, il n’y a ni fidélité, ni développement.