« C’était la guerre d’Algérie » : La série de 5 documentaires à ne surtout pas rater (VIDÉOS)
Ne manquez pas cette occasion unique de découvrir la réalité de la guerre d'Algérie à travers des témoignages poignants et des archives inédites.
À l’occasion du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, France 2 et France Inter se sont associées pour proposer deux soirées spéciales consacrées à la série documentaire événement « C’était la guerre d’Algérie » de Georges-Marc Benamou, co-écrite avec Benjamin Stora.
Cette série explore les cicatrices encore vives de ce conflit, même après des actions politiques telles que celles d’Emmanuel Macron. Le président de la République a qualifié la guerre d’Algérie de « crimes contre l’humanité », soulignant ainsi son engagement à commémorer cette période sombre de l’histoire.
Depuis son élection, Emmanuel Macron a multiplié les initiatives pour faire face à l’héritage de la guerre d’Algérie, notamment en ordonnant l’ouverture d’un dossier sur les conduites liées à ce conflit.
« C’était la guerre d’Algérie », faire découvrir la naissance de l’Algérie indépendante
L’auteur de la série documentaire « C’était la guerre d’Algérie », le journaliste Georges-Marc Benamou, veut dénoncer les mensonges de ce conflit. « Il n’y a que des mensonges et des tabous dans cette guerre », a-t-il expliqué. Il a ajouté que la France n’avait admis la guerre qu’en 2002. A travers ce documentaire, il évoque une volonté de « découvrir les aspects méconnus de la naissance de la conscience en Algérie ».
Résumé de la série documentaire « C’était la guerre d’Algérie »
Épisode 1 : L’Algérie française (1830-1945)
Pour comprendre la guerre d’Algérie, il faut remonter l’histoire, avant le 1er novembre 1954, son déclenchement officiel, et le 19 mars 1962, son terme tout aussi officiel. Il faut remonter à la conquête de 1830, à la « première guerre d’Algérie avec l’émir Abdelkader, et découvrir « l’Algérie française » … Durant 130 ans, la France va tenter de faire de l’Algérie une « région française » en assimilant des territoires, en développant le pays ou en accueillant une population d’exilés venus de certaines régions françaises mais aussi de pays européens comme l’Italie ou l’Espagne (qui deviendront les pieds-noirs), sans jamais assimiler les populations « indigènes ».
Nombreux seront les rendez-vous manqués et les promesses non tenues de la République, jusqu’à l’explosion du 8 mai 1945, l’émeute nationaliste de Sétif et sa terrible répression – qui annonce la guerre, dix ans plus tard.
Épisode 2 : L’insurrection (1954-1955)
Dans cet après-guerre, malgré Sétif et sa terrible répression, rien n’a vraiment changé en Algérie. Même si certains musulmans, comme Ferhat Abbas, croient toujours en la France et ses promesses d’égalité et de liberté. En 1947, un statut de l’Algérie plutôt « libéral » est voté par l’Assemblée algérienne. Il soulève bien des espoirs. Mais pour le parti des « grands colons », il y a le feu ! Il faut bloquer ce dangereux statut. Alors, les autorités françaises vont organiser une élection truquée : le bourrage des urnes est massif et systématique dans toute l’Algérie.
Six ans avant le début de cette guerre, le modéré Ferhat Abbas tire alors la sonnette d’alarme. Lui qui croyait encore en la France et ses promesses se sent trahi… Au même moment, les jeunes du parti de Messali, le rival de Ferhat Abbas, créent une branche clandestine, l’Organisation Spéciale.
Ils se décident à agir, plus efficacement que les « anciens ». Et, de 1947 à 1954, cette Organisation Spéciale va tisser sa toile. Parmi eux, on retrouve Ahmed Ben Bella, revenu décoré par de Gaulle et déterminé à agir, et un jeune intellectuel kabyle de bonne famille, Hocine Aït Ahmed. Pour les jeunes dissidents comme Ben Bella et ses amis, Diên Biên Phu est un déclic. Il faut passer à l’action. Sans tarder. Comme en Indochine. Une date est choisie pour l’insurrection générale.
Épisode 3 : La « sale guerre » (1956-1957)
Début 1956, la guerre dure depuis deux ans, même si tout le monde feint de l’ignorer. Avec les pouvoirs spéciaux votés par l’Assemblée nationale, Guy Mollet envoie le contingent en Algérie. Dans les années qui suivent, un million et demi de jeunes Français, des appelés venus de métropole, vont débarquer pour un service militaire porté à 30 mois. Une génération entière va découvrir la guerre.
Marquée par de terribles attentats, l’année 1956 voit s’affronter différents fronts. Les ultras radicaux de l’Algérie française, soutenus par certains militaires, cherchent à faire pression sur la population et le gouvernement. Tandis qu’en réaction à la guerre contre-révolutionnaire menée par l’armée française, le « FLN des débuts » va se structurer, éliminer ses rivaux, étendre son influence politique et mener son combat dans les villes. La vraie guerre d’Algérie peut alors commencer.
Épisode 4 : 1957, la bataille d’Alger
1957, trois ans déjà, la guerre a commencé. Plus de 200 000 soldats, jeunes appelés du contingent, viennent de débarquer pour prêter main-forte à l’armée qui se bat dans les djebels, contre le Front de libération national algérien, le FLN. Bientôt, ils seront un million cinq cent mille, venus des quatre coins de la France, à participer à « cette guerre sans nom » qui est devenue une « sale guerre » où l’armée, les paras, la Légion traquent les maquisards du FLN.
Une « sale guerre » dans les campagnes où le FLN attaque et s’en prend aux Européens et aux musulmans pro-français. 1957 est une année pivot où, dans les deux camps, les durs vont l’emporter… L’armée française d’une part qui va imposer ses vues à un pouvoir politique en perdition. Et côté algérien, la montée en puissance du FLN, qui se structure, s’impose face à ses rivaux, et va inaugurer une nouvelle stratégie, un nouveau front : porter la terreur dans les villes et d’abord à Alger. Ce sera la bataille d’Alger.
Épisode 5 : Vers l’indépendance (1959-1962)
C’est le vrai-faux coup d’État du 13 mai d’Alger qui ramène de Gaulle au pouvoir, après 12 années de traversée du désert. Il est l’homme providentiel pour les « pieds-noirs » et l’armée. Mais, très vite, des doutes s’installent chez ceux qui l’ont porté au pouvoir. Où va-t-il, ce de Gaulle de 1958 ? Où conduit-il l’Algérie ? Pense-t-il déjà à l’indépendance ? Ou seulement, comme on le dit, à quelques réformes profondes pour donner à l’Algérie un statut d’autonomie ? De 1958 à 1959, de Gaulle va tenter de trouver son chemin vers l’orient compliqué de l’Algérie… Il lance l’ambitieux Plan de Constantine, pour développer économiquement l’Algérie et lier son destin à celui de la France.
Il jure « Jamais, moi vivant, le drapeau du FLN ne flottera sur Alger », et il poursuit la guerre militaire avec plus de force encore que ses prédécesseurs. Un déferlement militaire est déclenché avec le plan Challe pour écraser le FLN. Mais de faux-semblants en équivoques, la guerre d’Algérie va durer trois années de plus. Et ce sera la plus chaotique des indépendances.
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