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Régulation des VTC en Algérie : ce que prépare la loi pour 2026

Encadrement des VTC : une loi attendue pour sécuriser les plateformes de transport en Algérie.

Les applications de transport avec chauffeur (VTC) ont profondément transformé la mobilité urbaine en Algérie au cours des dernières années, séduisant de nombreux usagers par leur rapidité, leur simplicité et leur praticité. Pourtant, malgré leur succès, ces services fonctionnent aujourd’hui dans un vide juridique qui fragilise leur statut et alimente des tensions avec les taxis traditionnels. Une réforme législative est désormais en vue pour clarifier ce cadre et préparer l’avenir du secteur.

Vers une loi spécifique pour encadrer le transport par applications

Selon les déclarations du ministre de l’Intérieur et des Transports, Saïd Sayoud, lors d’une session parlementaire récente, un projet de loi visant à réglementer les VTC en Algérie est en cours d’examen. Ce texte, qui se trouve actuellement au niveau du Secrétariat général du gouvernement, doit bientôt être présenté devant le Parlement pour débat et adoption.

Le ministre a précisé que l’étude du texte serait accélérée, car ce dossier est considéré comme prioritaire pour moderniser le secteur du transport urbain. Il a également tenu à rassurer les conducteurs, affirmant qu’ils ne sont pas « illégaux au sens strict » et qu’ils auront le choix d’opérer via les plateformes numériques ou de rejoindre le réseau traditionnel des taxis.

VTC : une relation parfois tendue avec les taxis traditionnels

Depuis 2023, l’essor des plateformes numériques de transport a mis en lumière des tensions persistantes avec les syndicats de taxis classiques. Ces derniers ne réclament pas l’interdiction des applications, mais insistent sur la nécessité d’un encadrement clair et rigoureux pour équilibrer la concurrence.

Le Syndicat national des transporteurs en taxi a formulé plusieurs demandes concrètes :

  • L’instauration d’une régularisation juridique des VTC pour clarifier leur statut ;
  • Une organisation encadrée de leur activité pour garantir la sécurité des usagers ;
  • Une meilleure supervision des conducteurs afin de réduire les comportements dangereux.

Cette démarche illustre que le débat porte moins sur la présence même des applications que sur la façon dont elles sont intégrées dans le système de transport national.

Quels objectifs pour la nouvelle réglementation ?

L’objectif principal de la réforme est de créer un cadre légal clair, fonctionnel et adapté aux réalités numériques, permettant non seulement de protéger les usagers, mais aussi de faciliter la coexistence entre les différents acteurs du transport urbain.

Parmi les principaux enjeux de cette loi à venir :

  • Assurer la sécurité des passagers en imposant des critères de conformité stricts aux conducteurs et aux véhicules ;
  • Offrir une visibilité juridique accrue aux plateformes numériques, ce qui pourrait attirer davantage d’investissements ;
  • Favoriser une cohabitation harmonieuse entre taxis traditionnels et services VTC, afin d’éviter les conflits et les pratiques illégales.

Alors que les services de VTC continuent de gagner des parts de marché dans les zones urbaines, la mise en place d’un cadre réglementaire précis pourrait également renforcer la confiance des utilisateurs et des opérateurs à long terme.

Vers un secteur mieux structuré et plus sûr

Ce projet de loi s’inscrit dans un contexte où de nombreux pays, y compris dans la région, ont déjà engagé des réformes similaires pour intégrer les nouvelles formes de mobilité dans leurs cadres législatifs. Pour l’Algérie, il s’agit d’une étape importante vers la modernisation du transport urbain, en reconnaissant l’importance des nouvelles technologies tout en préservant la sécurité publique et l’équité entre acteurs.

En plus de clarifier la situation juridique, la réforme pourrait encourager l’innovation et l’intégration de services complémentaires, comme le moto-taxis ou d’autres solutions de mobilité urbaine intelligente qui ont déjà émergé dans des grandes villes comme Alger.

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