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Auto-entrepreneuriat touristique : une nouvelle ère pour les jeunes diplômés algériens

Créer une agence, ouvrir une maison d’hôte ou proposer des circuits locaux ? Le tourisme s’ouvre enfin à vous !

L’Algérie amorce un virage important dans sa politique de développement économique : l’ouverture du secteur du tourisme aux jeunes auto-entrepreneurs. Un signal fort envoyé lors de la Conférence nationale sur l’auto-entreprenariat, tenue à Alger, et organisée par l’ANCA (Association nationale des commerçants et artisans). Cette rencontre a vu la participation remarquée du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, représenté par M. Madoui Abdelaziz, directeur de la formation.

Une nouvelle vision : encourager les jeunes à entreprendre dans le tourisme

Dans une déclaration pleine d’ambition, M. Madoui a affirmé que les domaines liés au tourisme sont désormais ouverts à l’investissement individuel. Le ministère souhaite faciliter l’insertion des jeunes, en particulier ceux issus des centres de formation professionnelle, dans un secteur à fort potentiel, mais encore sous-exploité.

Des secteurs comme l’hébergement, la restauration, les visites guidées, l’artisanat, le transport touristique ou encore l’accueil des voyageurs sont aujourd’hui considérés comme des créneaux porteurs à développer en priorité. Ces activités, bien que souvent saisonnières, offrent des opportunités concrètes et immédiates aux jeunes micro-entrepreneurs qui souhaitent se lancer.

Un cadre institutionnel en construction

Pour structurer cette ambition, le ministère du Tourisme a récemment signé un accord-cadre avec le ministère de l’Économie de la connaissance, des start-up et des micro-entreprises, dans le but de définir un environnement légal et opérationnel propice à la création d’entreprises touristiques.

Une étape décisive est attendue : la signature d’un accord bilatéral avec la NESDA (Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat), qui permettra d’établir des procédures claires, ainsi qu’une liste précise des domaines ouverts à l’auto-entrepreneuriat dans le tourisme.

L’auto-entrepreneuriat comme levier pour l’emploi et l’économie

En parallèle, les acteurs présents à la conférence, comme le président de l’ANCA, M. El Hadj Tahar Boulenouar, ont souligné la nécessité de développer massivement les micro-entreprises en Algérie. Actuellement, environ 30 000 auto-entrepreneurs sont enregistrés, mais ce chiffre reste bien en deçà des capacités réelles du pays.

Beaucoup d’initiatives restent à l’état de projet ou tombent dans l’inactivité, principalement par manque d’information, d’accompagnement ou de formation adaptée. D’où la nécessité de mieux faire connaître les avantages liés au statut d’auto-entrepreneur, notamment les exonérations fiscales, les allègements administratifs, ou encore l’accès à des aides au lancement.

Tourisme : priorité nationale confirmée

L’État algérien semble prêt à faire du tourisme un secteur prioritaire dans sa stratégie de diversification économique. La récente augmentation de l’allocation touristique, décidée par le président de la République, en est une preuve, tout comme la mise en place du visa électronique, qui vise à attirer davantage de visiteurs étrangers, notamment vers le Sahara et les régions du sud.

Dans cette dynamique, les jeunes Algériens sont invités à devenir les acteurs du changement, à construire des offres innovantes, locales, accessibles, en harmonie avec le patrimoine naturel et culturel du pays. Le tourisme ne sera durable que s’il est porté par ses propres enfants.

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