Les Arènes d’Oran dévoilent un secret inattendu entre l’Algérie et les États-Unis
Aux Arènes d’Oran, un passé insoupçonné révèle des liens anciens avec la culture américaine.
Oran, ville carrefour de cultures et de rencontres, continue de surprendre par les secrets que recèle son patrimoine urbain. Parmi les lieux dont l’histoire semble s’être effacée avec le temps, les Arènes d’Oran occupent une place particulière. Longtemps perçues comme un simple vestige architectural d’époque coloniale, elles ont pourtant abrité un épisode inattendu qui lie l’Algérie aux États-Unis.
C’est ce pan oublié que l’ambassadrice américaine en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, a remis en lumière lors de sa récente visite à Oran. Dans une vidéo publiée sur la page officielle de l’ambassade, elle dévoile un récit qui surprend autant qu’il fascine.
Un monument discret, mais chargé d’histoires croisées
Érigées en 1890, les Arènes d’Oran n’ont jamais vraiment figuré parmi les attractions phares de la ville. Si les Oranais connaissent l’endroit de nom, rares sont ceux qui en mesurent la portée historique. Pourtant, ce lieu a connu, dans les années 1950, une métamorphose inattendue : de simple arène, il devient patinoire lumineuse, offrant aux habitants un aperçu unique de la culture américaine.
Selon un témoignage publié par l’ambassade des États-Unis, « entrer dans les Arènes d’Oran le mois dernier, c’était pénétrer dans un chapitre partagé de l’histoire algéro-américaine ». Une phrase qui en dit long sur la symbolique du lieu.
Les “Nuits Bleues”, un fragment de l’Amérique à Oran
Au milieu du XXᵉ siècle, les Arènes se transforment et deviennent le théâtre d’un phénomène culturel insolite : les “Nuits Bleues”. À une époque où le Doo-wop et les formations vocales américaines s’exportent timidement en Europe et en Méditerranée, Oran se retrouve soudain connectée à cet univers musical venu d’outre-Atlantique.
L’ambassade rappelle qu’« à cette période, les Arènes avaient été transformées en patinoire et accueillaient des groupes américains de Doo-wop ». Ces soirées attiraient un public séduit par la nouveauté, fasciné par l’énergie, le rythme et l’atmosphère que l’on associait alors au rêve américain.
Ce mélange improbable fait des Arènes l’un des premiers lieux en Algérie où s’est tissé un lien culturel direct avec les États-Unis.
Un héritage encore vivant aujourd’hui
Pour la représentation diplomatique américaine, ce lieu a une portée patrimoniale qui dépasse le simple rôle de salle de spectacle. « Voir cet espace historique continuer de rassembler les gens aujourd’hui rappelle depuis combien de temps existent les liens culturels entre l’Algérie et les États-Unis », explique l’ambassade.
Ce regard rétrospectif permet de mesurer la profondeur de cette relation, souvent cantonnée au domaine politique ou économique, alors qu’elle possède aussi un ancrage culturel ancien.
Elizabeth Moore Aubin : “Un petit morceau de culture américano-algérienne”
Dans sa déclaration filmée aux Arènes, l’ambassadrice fait part de son enthousiasme :
« C’est vraiment formidable d’être à Oran, et je me trouve aux Arènes d’Oran. Cet endroit possède une histoire incroyable, non seulement pour la culture algérienne mais aussi pour la culture américaine. »
Elle insiste sur la dimension exceptionnelle de ce lieu, rare témoignage physique de l’influence culturelle américaine dans l’Algérie du siècle dernier. Elle ajoute être « heureuse de retrouver ici, à Oran, un petit morceau de culture américano-algérienne ».















