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Timimoun : Un projet agricole de 36 000 hectares pour redéfinir l’agriculture nationale

Un projet innovant qui transforme Timimoun en un centre agricole majeur grâce à la coopération avec l'Italie.

Le secteur agricole algérien s’apprête à connaître un tournant majeur avec l’implantation d’un projet ambitieux visant la production de céréales et de légumineuses dans la région de Timimoun. Ce projet, porté par une collaboration internationale inédite entre l’Algérie et l’Italie, marque le début d’une nouvelle ère pour l’agriculture dans le sud du pays. Le 14 octobre 2024, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Youssef Chorfa, a présidé une réunion de la commission technique multisectorielle chargée de l’accompagnement de ce projet intégré.

Un partenariat stratégique pour l’Algérie

Le projet, fruit d’une coopération entre la société italienne Bonifiche Ferraresi (BF) et le Fonds National d’Investissement (FNI), se déploiera sur une vaste surface de 36 000 hectares à Timimoun, une région au potentiel agricole prometteur située dans le désert algérien. Cette collaboration stratégique avec l’Italie n’est pas le fruit du hasard. Elle repose sur une volonté commune de développer le secteur agricole algérien tout en introduisant des technologies modernes et des méthodes d’agriculture durable.

Dès avril 2025, les premières cultures devraient commencer à voir le jour. Le projet se déroulera en deux phases : une première tranche de 3 000 hectares sera dédiée à la production de blé dur, tandis que 6 000 hectares seront réservés aux légumineuses. Il s’agit ici d’un plan à long terme qui pourrait transformer la région en un véritable grenier à céréales pour l’Algérie, avec des répercussions positives sur la sécurité alimentaire nationale.

Les enjeux de l’autosuffisance alimentaire

Ce projet ambitieux vise non seulement à renforcer l’autosuffisance alimentaire du pays, mais également à réduire la dépendance aux importations, notamment en matière de céréales. En effet, l’Algérie, bien qu’elle possède de vastes terres agricoles, importe encore une part importante de ses besoins en céréales, ce qui exerce une pression sur ses réserves de devises.

Avec ce projet, le gouvernement espère inverser cette tendance. La production locale de blé dur, notamment, sera cruciale pour répondre à la demande croissante des Algériens en matière de semoule, un produit de base dans la cuisine algérienne. De plus, la culture des légumineuses permettra d’enrichir la diversité agricole du pays tout en contribuant à la fertilité des sols grâce à leurs propriétés fixatrices d’azote.

Des infrastructures de soutien pour garantir le succès

Lors de la réunion présidée par le ministre, plusieurs aspects techniques et logistiques ont été abordés pour assurer la réussite du projet. En effet, l’implantation d’une telle initiative dans une région aride comme Timimoun nécessite des aménagements spécifiques. Parmi les priorités identifiées figurent la fourniture de l’énergie électrique, la construction des infrastructures routières pour faciliter l’accès au site, ainsi que la mise en place d’un réseau de fibres optiques pour connecter la région aux centres de décision.

En outre, le projet nécessitera l’aménagement d’un réseau d’irrigation fiable. La construction de puits artésiens est donc envisagée pour garantir un approvisionnement en eau constant et suffisant, essentiel pour des cultures aussi exigeantes que le blé et les légumineuses. L’aspect administratif n’a pas été oublié, avec l’identification de plusieurs facilités douanières et techniques pour accélérer la mise en place du projet.

Un impact économique et social attendu

Ce projet ne se limite pas à une simple exploitation agricole. Il représente une véritable opportunité de développement pour la région de Timimoun. En effet, la création de ce vaste complexe agricole permettra de générer de nombreux emplois, aussi bien directs qu’indirects, et offrira des opportunités pour les jeunes diplômés du secteur agricole, ainsi que pour les entreprises locales qui pourraient bénéficier de sous-traitances liées aux infrastructures ou à la logistique.

Par ailleurs, l’introduction de méthodes agricoles modernes et d’innovations technologiques issues de l’expertise italienne pourrait avoir un effet d’entraînement sur l’ensemble du secteur agricole algérien. Ce partenariat est perçu comme une première étape vers l’établissement de fermes modèles qui pourraient servir de références pour d’autres régions du pays.

Un projet porteur d’espoir pour l’avenir de l’agriculture algérienne

En conclusion, ce projet intégré de production de céréales et de légumineuses à Timimoun marque une avancée significative pour l’agriculture algérienne. Il symbolise à la fois une ouverture vers des partenariats internationaux solides et un engagement fort du gouvernement algérien en faveur du développement durable et de l’autosuffisance alimentaire. Si les défis sont nombreux, les perspectives offertes par ce projet sont tout aussi prometteuses. Avec un début prévu pour avril 2025, le temps nous dira si ce modèle de collaboration algéro-italienne deviendra une référence pour d’autres initiatives agricoles à travers le pays.

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